mercredi 5 octobre 2011

37-L'ART DU XIX° SIÈCLE FRANÇAIS-1





Introduction – Les grands genres en peinture au XIX° siècle sont les sujets historiques (histoire passée ou contemporaine, Révolution française, Napoléon, batailles, portraits officiels), les sujets tirés de l’Antiquité gréco-romaine (histoire et mythologie) les sujets religieux (Bible) et le thème du portrait. Dès 1830, des sujets inspirés par l’Orient et le thème du paysage deviendront cependant prédominants. En sculpture, il y a prédominance des sujets mythologiques (avec la recherche de l’idéal de beauté antique) et des portraits (portraits officiels et hommage aux grands hommes). Les sculptures (commandes publiques et privées) ornent, dans la ville, les monuments, les rues, les places, les jardins (musée de plein air) et les cimetières (ville des morts).

I - De la fin du XVIII° siècle au milieu du XIX° siècle, vont s’opposer Néoclassicisme et Romantisme, dans toute l’Europe et les différents arts, rappelant l’opposition entre Classicisme et Baroque du XVII° siècle.

Le Néoclassicisme – Dès la seconde moitié du XVIII° siècle, l’Antiquité est à nouveau mise à l’honneur en Europe du fait des découvertes et des fouilles italiennes des ruines antiques de Pompéi et d’Herculanum et de la publication des recueils de gravures de l’italien Piranese sur les antiquités romaines. L’Antiquité redevient le modèle de l’art idéal et les artistes empruntent ses canons esthétiques et son art de l’équilibre. En France, les peintres néoclassiques, DAVID (peintre de la Révolution et de l’Empire), INGRES et GUERIN vont exalter le beau idéal (décor antiquisant) et donner prédominance au dessin, aux compositions fermées et centrées, et aux thèmes vertueux.


DAVID Jacques-Louis (1748-1825), Le Serment des Horaces, 1784,
 huile sur toile 330x425 cm, Paris, musée du Louvre.

DAVID Jacques-Louis (1748-1825), Marat assassiné, 1793,
 huile sur toile, 162x128 cm, Bruxelles, Musees Royaux des Beaux-Arts.

DAVID Jacques-Louis (1748-1825), Portrait de Madame Récamier, 1800,
 huile sur toile, 173x243 cm, Paris, musée du Louvre.

DAVID Jacques-Louis (1748-1825), Le sacre de Napoléon, 1804, Paris, 1805-1807,
 huile sur toile, 629x979 cm, Paris, musée du Louvre.

INGRES Jean Auguste Dominique (1780-1867), Napoleon Ier  sur le trone impérial, 1806,
 huile sur toile, 260x163 cm, Paris, Musée de l'Armée.


INGRES Jean Auguste Dominique (1780-1867), Jupiter et Thétis, 1811, 
huile sur toile, 327x260 cm, Aix-en-Provence, Musée Granet.

INGRES Jean Auguste Dominique (1780-1867), La Grande Odalisque, 1814,
 huile sur toile, 91x162 cm, Paris, musée du Louvre.


INGRES Jean Auguste Dominique (1780-1867), Portrait de Madame Moitessier assise, 1856,
 huile sur toile, 92x120 cm, Londres, National Gallery.



En sculpture, c’est également la recherche du beau à l’antique (sujets mythologiques, nudité héroïque, drapé). L’italien CANOVA impose son talent et sa maîtrise du marbre à toute l'Europe et vient travailler en France pour Napoléon. Parmi les artistes néoclassiques français, citons CHINARD, CARTELLIER et BOSIO.

CANOVA Antonio (1757-1822), Psyché ranimée par le baiser de l'Amour, 1787-93,
 marbre, 155x168 cm, Paris, musée du Louvre.


CHINARD Joseph  (1756-1813), Portrait en buste de Bonaparte, vers 1802, 
plâtre patiné, H. 76,5 cm, Rueil-Malmaison, musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau.

CARTELLIER Pierre (1757-1831) et CHAUDET Antoine Denis (1763-1810), L’Amour prenant un papillon, 1817,
 marbre, 77x64x44 cm (modèle en plâtre, 1802), Paris, musée du Louvre.


BOSIO François Joseph (1768-1845), La nymphe Salmacis, 1826,
 marbre blanc, 82x85x63 cm, Paris, musée du Louvre.


BOSIO François Joseph (1768-1845), Statue équestre de Louis XIV, 1828,
 bronze (commande de Louis XVIII en 1822), Paris, Place des Victoires.




Le Romantisme - Dès 1820, les peintres romantiques GROS, GERICAULT et DELACROIX vont, au contraire des néo-classiques, traduire l’exaltation des passions et l’instant dramatique, s’intéresser à la nature (paysage) et donner prédominance à la couleur et aux compositions dynamiques (compositions ouvertes, scènes en mouvement), s’inspirant souvent de sujets historiques ou littéraires (Virgile, Dante, Shakespeare).


GROS Antoine Jean (1771-1835), Bonaparte au pont d'Arcole, 1801,
 huile sur toile, 73x59 cm, Paris, musée du Louvre.

GÉRICAULT Théodore (1791-1824), Officier des chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant, 1812,
 huile sur toile, 349 x 266 cm, Paris, musée du Louvre.

GÉRICAULT Théodore (1791-1824), Le Radeau de la Méduse, 1818-1819, 
huile sur toile, 491 x 716 cm, Paris, musée du Louvre.

GÉRICAULT Théodore (1791-1824), Course de chevaux ou Le Derby d'Epsom, 1821, 
huile sur toile, 91x122 cm, Paris, musée du Louvre.

DELACROIX Eugène (1798-1863), La Mort de Sardanapale, 1827, 
huile sur toile, 392 x 496 cm, Paris, Musée du Louvre.

DELACROIX Eugène (1798-1863), La Liberté guidant le peuple (le 28 juillet 1830), 1831,
 huile sur toile, 260 x 325 cm, Paris, musée du Louvre.

DELACROIX Eugène (1798-1863), Chasse aux lions, 1861,
 huile sur toile, 76 x 98 cm, Chicago, Art Institute.

CHASSÉRIAU Théodore (1819-1856), Esther se parant pour Assuérus, 1841,
 huile sur toile, 45x35 cm, Paris, musée du Louvre.



En opposition eux-aussi à la tradition néo-classique, les sculpteurs romantiques cherchent à sonder les profondeurs du monde intérieur de l’individu, à exprimer ses tourments, ses révoltes et ses espoirs. Ils ne s’attachent pas à restituer la pureté des formes mais à traduire la vérité de l’expression, n’hésitant pas à déformer proportions et modelé pour animer leurs compositions.

PRÉAULT Auguste (1808-1879), Tuerie, 1834,
 fonte de 1850, bronze, 109x140x21 cm, Chartres, musée des Beaux-Arts.

RUDE François (1784-1855), Le départ des volontaires de 1792, dit « La Marseillaise », 1830-1835,
 haut-relief en pierre, 216x134x49 cm, Paris, Arc de Triomphe de l’Etoile.

BARYE Louis Antoine (1795-1875) et GONON Honoré (1780-1850), Lion au serpent à la patte levée, commandé pour le Jardin des Tuileries, 1835,
 bronze, 135x178x96 cm, Paris, musée du Louvre.

D'ANGERS David (1788-1856), Buste de Chateaubriand, 1856,
 plâtre, H. 60 cm, Collection privée.



Le Naturalisme : Le thème du paysage (influence de la peinture hollandaise du XVII° siècle et de la peinture anglaise et allemande du XIX° siècle), reflet de la quête de l’infini ou de la recherche de naturel des romantiques (dessins de Victor HUGO), devient le thème privilégié de l’Art orientaliste puis de COROT et de l’Ecole de Barbizon dans le second tiers du siècle (village situé à 50 kms de Paris, près de la forêt de Fontainebleau), avec ROUSSEAU, DUPRE, MILLET. Les peintres réalisent leurs tableaux en plein air (invention des tubes de peinture en zinc, du chevalet léger, de la toile apprêtée), et non plus en atelier, et traduisent la lumière observée.  

HUGO Victor (1802-1855), Le Rocher de l'Ermitage, Jersey, dans un paysage imaginaire, 1855,
 plume encres brune et de Chine, fusain et gouache, Paris, B.N.F.  

DECAMPS Alexandre Gabriel (1803-1860), La Caravane, vers 1854, huile sur toile, 60x100 m, Paris, musée du Louvre.

COROT Camille (1796-1875), Souvenir de Mortefontaine, 1864,
 huile sur toile, 65x89 cm, Paris, musée du Louvre.

ROUSSEAU Théodore (1812-1867), La forêt en hiver à l’aube, 1845-1846, 
huile sur toile, 162,6x260 cm, New York, Metropolitan Museum.