lundi 25 juillet 2022

1248-TUEBEUF Arthur (1845-1892), CHAURAND FORTUNÉ (1865-?), PHOTOGRAPHES

 

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- Photographe anonyme, Cannes, le Pont du Riou, dit Pont romain, vers 1865-1868.



Suite de la Liste des Photographes cannois du XIX° siècle.



- Charles dit Arthur TUEBEUF (1845-1892)


LE HAVRE

Charles Tuebeuf est né au Havre (Seine-Maritime), le 24 février 1845. Il est le fils de Victor Michel Tuebeuf, coutelier et armurier (né vers 1805 à Bayeux, Calvados), et de Marie Louise Recoursé, institutrice (née le 21 octobre 1812 au Havre), qui se sont mariés au Havre le 6 mars 1839. La mère décède malheureusement le 29 septembre 1850, alors que Charles n’a que 5 ans.

Le père tient, depuis son mariage, une boutique d’armurerie au 30, rue Saint-Jacques et développe de nouveaux systèmes d’armement (brevet du 13 mai 1863). Son fils Charles est initié à ce métier et devient armurier dans les années 1860.

Charles Tuebeuf (comme il signe), 21 ans, armurier, se marie le 22 novembre 1866 à Fécamp (Seine-Maritime), avec Augustine Célina Lassise (elle signe "Delassise"), 19 ans, modiste (née le 22 mai 1847 à Fécamp.

CANNES

La liste des électeurs de Cannes, validée au 31 mars 1868, signale cependant, "Tuebeuf Arthur, 21 ans, photographe, rue de Fréjus 22". Ni le prénom ni l’âge ne correspondent mais il s’agit bien de la même personne. Sa présence sur la liste électorale vient probablement de plusieurs mois passés dans cette ville pendant la saison d’hiver 1867-68. 

Or, il semble que son père Michel Tuebeuf, dit "rentier" depuis 1866 (acte de mariage de son fils), se soit installé en 1866 ou 1867 à Cannes. Absent des listes électorales, il est cependant cité en tant que témoin de naissances, le 26 juin 1867, "âgé de 62 ans, armurier" puis le 30 mars 1871, "âgé de 65 ans, coutelier" (A-t-il repris une activité ou cite-t-il sa profession passée ? Fait-il les saisons à Cannes ou y est-il domicilié à l'année ? Acte de décès non retrouvé).

Charles Tuebeuf a probablement repris l’armurerie havraise. Il est donc étonnant de le retrouver "photographe" faisant les saisons à Cannes. Or, coïncidence troublante il existe alors à Cannes un "armurier-photographe" en la personne d’André Gasquet (les hommes se connaissent probablement). 

Même si aucun carton-photo n’en témoigne à ce jour, Il est probable qu’Arthur Tuebeuf y ait ouvert un studio de photographie à son nom, d’où peut-être le choix d’un prénom d’artiste.

Il accomplit ces saisons peut-être accompagné de son épouse (enceinte dès mars 1868). Lorsque leur fils, Charles Fernand Tuebeuf naît au Havre, le 30 décembre 1868 au 30, rue Saint-Jacques, Arthur Tuebeuf est dit à nouveau, "armurier, âgé de 23 ans et dix mois".

La liste électorale cannoise de début 1869 puis de début 1870 le citent à nouveau sous le nom de "Tuebeuf Arthur" et si celle de 1871 signale "Tueboeuf (sic) Arthur - Parti" de Cannes (Guerre franco-prussienne), il est à nouveau signalé à Cannes comme témoin de naissance le 21 octobre 1871. Il a donc au moins effectué quatre saisons d’hiver, en 1867-68, 1868-69, 1869-70 puis 1871-72.

LE HAVRE

Pendant la Guerre de 1870-71, Charles Tuebeuf (25 ans) est nommé chef armurier au Havre.

Augustine Célina, âgée de 23 ans, sans profession, "épouse de Charles Tuebeuf, armurier", décède malheureusement au Havre, au 30, rue Saint-Jacques, le 8 décembre 1870. 

La trace de la famille Tuebeuf (père et fils) se perd ensuite pendant près de deux décennies, le recensement de la Ville du Havre de 1876, ne mentionnant déjà plus sa présence au 30, rue Saint-Jacques.

En 1888, la fiche matricule militaire de Charles Fernand Tuebeuf précise que ce dernier est domestique à 20 ans et vit aux Loges, près de Fécamp (Seine-Maritime) mais que le domicile de son père est "inconnu" à cette date.

CHALON/SAÔNE

Alors que le fils termine son service militaire (novembre 1889-septembre 1892), le père,  "Arthur (sic) Tubeuf (sic), 49 ans [47 ans], ouvrier armurier, né au Havre, sans domicile fixe [qui] venait de Toulon et sortait de l’hôpital de Mâcon", expire sur les bords du canal de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), le 29 juin 1892 (Courrier de Saône-et-Loire du 30 juin 1892 p 3, Retronews ; acte de décès non retrouvé et ignoré de son fils).

Charles Fernand Tuebeuf, 35 ans, domestique aux Loges, se mariera le 13 août 1904, à Bénouville (Seine-Maritime), avec Henriette Marguerite Emélie Liberge, 19 ans, journalière (née le 21 mai 1884 à Yport, Seine-Maritime), et décédera dans cette ville, à l’âge de 75 ans, le 10 juillet 1944.




- Joseph Fortuné CHAURAND (1865-?)


MARSEILLE

Joseph Fortuné Chaurand est né à Marseille le 9 octobre 1865. Il est le fils de Jules Louis Edouard Chaurand/Chauran, doreur sur bois (né le 26 avril 1844 à Alès, Gard) et de Marie Dominique Adélaïde/Adèle Tonelli/Tonnelly (née le 14 novembre 1847 à Bastia, Corse), tapissière, qui, tous deux mineurs, se sont mariés à Marseille, le 19 novembre 1864.

Un deuxième enfant naît dans la même ville, Paul Edouard Philippe Chaurand, le 31 mai 1867.

Les parents semblent cependant se séparer à la fin des années 1870, le père, Jules Fortuné, quittant Marseille pour Cannes avec son fils Joseph (son autre fils reste-t-il avec sa mère ou est-il décédé ?) et une nouvelle compagne, Louise Victorine Pioton (Thonon 1851-Cannes 1918). Le choix de Cannes vient probablement du fait que deux des frères de Jules, menuisiers, y sont alors domiciliés.

CANNES

A Cannes, le père reprend son activité de doreur sur bois et de miroitier. Il est cependant en faillite en 1881 (AD06 - Document 06U 03/0251).

Le recensement de la Ville de Cannes de la fin de l’année 1881 cite Jules Chaurand, 38 ans [36 ans] "de passage", avec sa compagne Louise, 30 ans et son fils Fortuné, "16 ans, photographe", au 3, rue Hoche.

Or, il se trouve que cette adresse est également celle du photographe Jean Walburg de Bray dont Fortuné Chaurand est probablement l’apprenti.

Son père divorce officiellement en 1885 (13 février-15 septembre) d’Adèle Tonnelly et il épouse Louise Victorine Pioton à Cannes, le 20 octobre de la même année.

Le recensement de 1886 cite la famille Chaurand à la même adresse mais cette fois, Fortuné Chaurand, "21 ans", est dit "employé", sans qu’il soit possible de dire s’il est toujours dans le domaine de la photographie. Sa fiche matricule militaire (étrangement au nom de "Chauvan", classe 1885) signale cependant sa profession de "photographe" puis son ajournement pour "faiblesse" en 1886 mais il est jugé "bon" pour le service en 1887 ; incorporé le 5 novembre 1887, il est cependant réformé dès le 19 décembre suivant, pour "myopie forte" (!).

Fortuné Chaurand n’apparaît pas dans les annuaires cannois de cette période. Il apparaît cependant dans les listes électorales cannoises dès l'année 1887 (année suivant sa majorité), comme "Chaurand Joseph Fortuné, photographe, rue Hoche" puis, à partir de 1893 (à la date où Jean Debray déménage son atelier de la rue Hoche à la rue Centrale), "photographe, Villa Marguerite Marie, route de Fréjus". "Fortuné Chaurand" (est-ce lui ou un homonyme ?) est cependant cité fin 1894, "rue Saint-Nicolas" (Courrier de Cannes du 14 décembre 1894 p 2).

Son nom est ensuite rayé de la liste électorale de 1898 et reste absent des listes suivantes. Il est donc probable qu’il ait quitté Cannes à 32 ans, en 1897.

Il est peut-être parti avec son cousin, Louis Joseph Marius Augustin Chaurand, peintre, âgé de 30 ans (né à Marseille en 1867), marié et père de trois enfants, pour sa part dit dans la liste électorale cannoise de 1898, "parti à La Ciotat".

Ses parents sont désormais encadreurs rue Hoche et vendent notamment des aquarelles, gravures, photographies et albums (Courrier de Cannes du 30 décembre 1895 p 3 et du 12 mars 1901 p 3). De 1903 à 1906, un dossier de procédure de faillite est cependant ouvert au nom de "Piotton Louise épouse Chaurand, encadreur à Cannes" (AD06, Document 06U 01/0279 et 06U 01/0288).

J’ignore tout de la suite de la vie et de la carrière de Fortuné Chaurand (photographe à Marseille ?), comme ses date et lieu de décès.

Sa belle-mère décédera à Cannes le 7 mai 1918 et son père le 28 janvier 1920. J’ignore la date de décès de sa mère (remariée le 23 septembre 1890 à Paris, 18ème, avec Antoine Joseph Guelfi, débitant de tabacs, né le 7 janvier 1845 à Bastia, Corse).



VOIR LA LISTE DES PHOTOGRAPHES ÉTUDIÉS

LES PHOTOGRAPHES DOMICILIÉS À CANNES AU XIX° SIÈCLE