samedi 7 mars 2020

1102-EMMANUEL VAN BLITZ (1848-1920), ANDREW EBERT (1848-1923), PAUL CARLES (1869-1951), PHOTOGRAPHES




- Petite annonce parue dans Le Grand Écho du Nord et du Pas-de-Calais du 19 juillet 1892 p 3 (cf. sur Gallica).


DERNIÈRE MODIFICATION DE CET ARTICLE : 10/09/2024





- Salomon Emmanuel VAN BLITZ (1848-1920)


UTRECHT, PARIS ET NARBONNE

Salomon Emmanuel van Blitz est né à Utrecht (Pays-Bas) le 3 mars 1848. Il est le fils aîné des 12 enfants d'Emmanuel Aron van Blitz (1824-1902) et de Hanna Cohen-Kloodt (1826-1898) qui se sont mariés à Utrecht en 1847. 

Son père est photographe dès 1859 et Salomon Emmanuel apprendra le métier auprès de lui avant de devenir l'un de ses associés dans les années 1870, "E. A. van Blitz en Zoon - [15, Vinkenburger Straat, by de Neude] - Utrecht" (Emmanuel Aron van Blitz et Fils), avec notamment de nombreuses vues de paysages.

Il existe cependant de plus rares cartons au recto nu et blanc encadré de rouge, affichant au verso, en français, sur un fond rose orné d'entrelacs, "EB - Photographie - artistique - Parisienne - E. A. van Blitz et fils - Utrecht - Neude Wyk. G. - N° 102 & 3 - spécialité d'agrandissement".

Âgé de 28 ans, "photographe, demeurant à Vernon (Eure), Place d'Armes, n°1", Salomon Emmanuel épouse à Paris le 26 octobre 1876 (4ème arrondissement), Adrienne Rothschild, 19 ans, comptable (née à Paris le 25 janvier 1857). L'un des témoins est son frère Arnold Emmanuel van Blitz, 26 ans, graveur-dessinateur, domicilié à Paris (au 35, rue des Jeûneurs dans les années 1880 et 1890). 

Le couple est recensé fin 1876 en Normandie dans la commune de L'Aigle (Orne) (merci à Hervé Lestang de cette précision,https://www.portraitsepia.fr/).

Le couple a une fille l'année suivante, Caroline Edmée, qui naît à Utrecht le 19 novembre 1877.

L'épouse de Salomon Emmanuel van Blitz décède malheureusement à l'âge de 24 ans, à Narbonne (Aude), le 14 juillet 1881 (acte non consultable) et le photographe reste seul avec sa fille Caroline.

BERCK-PLAGE

Il ouvre cependant un atelier à Berck-Plage (Berck-sur-Mer, Pas-de-Calais) en 1886. Il est cité dans le premier numéro de saison du Bulletin de la Plage de Berck dont La Gazette des Eaux rend compte le 8 juillet 1886 : "un habile photographe, M. Emmanuel Van Blitz, a eu soin de déposer entre les mains de l'autorité les documents attestant sa nationalité hollandaise".

Il se remarie dans cette ville, à l'âge de 38 ans, le 27 décembre 1886, avec Marie Louise Stéphanie Marguerite Berry, sans profession, âgée de 19 ans (née à Paris le 3 décembre 1867) et domiciliée à Berck. L'un des témoins est son frère Léon van Blitz, 22 ans, facteur de pianos, domicilié à Paris.

Une fille naît de cette nouvelle union en 1887, Madeleine (née à Berck, adresse non précisée, le 4 octobre 1887). 

Au plus tard en 1890, Emmanuel van Blitz ouvre une succursale à Béthune (Pas-de-Calais).

NICE

Emmanuel van Blitz ouvre une succursale d'hiver à Nice en 1891 (annuaire de 1892), avec un atelier et une résidence situés au 14, rue Saint-François-de-Paule, à la suite du photographe Joseph Fabbio. Je n'ai pas, à ce jour, connaissance de cartons-photos portant son nom à Nice (de même qu'à Vernon ou Narbonne).

L'atelier niçois est cependant cédé dès janvier 1892 à Paul Faraut (Archives commerciales de la France, 6 février 1892 p 178).

BERCK-PLAGE

Le 19 juillet 1892, Emmanuel van Blitz fait paraître une petite annonce dans Le Grand Echo du Nord et du Pas-de-Calais (p 3) afin de recruter un employé photographe (voir en tête de cet article).

En 1896, Emmanuel van Blitz intente un procès pour contrefaçon contre A. Karl (ou Carl), directeur de publication de France-Album (fascicule d'estampes) et son revendeur, M. Fervers, libraire à Berck, 5 des 65 dessins ayant été exécutés d'après ses photographies. Il est débouté de sa demande et condamné aux dépens par le Tribunal civil de la Seine, le 8 janvier 1897, la photographie instantanée ne présentant pas un caractère artistique suffisant et le médium du dessin étant autre et montrant des différences dans les vues. 

Au tournant du XX° siècle, Emmanuel van Blitz devient  éditeur de cartes postales ("Collection Van Blitz" ; l'une d'elles est datée de septembre 1898). 

Il édite, vers 1900, un album intitulé, Souvenir de Berck-Plage, constitué de 14 vues. Il fournit également des photographies aux journaux et réalise des vues d'aéroplanes pour l'Aéroplane-Club de Berck (vol du 10 avril 1904).

Le divorce du couple van Blitz est prononcé par le Tribunal civil de Montreuil (Pas-de-Calais) le 26 juin 1901 et Emmanuel van Blitz va quitter Berck dans les années suivantes.

L'atelier de photographie de Berck aura duré environ 20 ans et produit des photographies de portraits (notamment de personnalités) et de paysages (vues urbaines et marines, scènes de genre dont des vues stéréoscopiques). L'Aide-Mémoire de la Société de Photographie publié par la Société de Toulouse cite le photographe à Berck de 1897 à 1905.

Ses cartons-photos portent :

- sur fond beige-orangé, brun ou rose, au recto dépourvu de texte et au verso, à l'encre notamment brune, sous les emblèmes de la Photographie et de la Peinture, "Photographie Hollandaise - De - S. E. van Blitz" (sans adresse - photographies prises à Berk vers 1886 ?),

- certaines vues de paysage n'affichent aucune inscription au recto ou juste le titre et au verso un simple tampon à l'encre bleue, "E. van Blitz - Photographe - Berck. - Plage.",

- avec un recto sur fond beige ou ocre dépourvu d'inscription et un verso blanc ou ocre affichant à l'encre violette ou brune, "E. van Blitz (signature oblique) - Photographe - Route Rothschild - Berck-Plage" (un carton-photo daté de 1888), 

- avec un recto sur fond ocre jaune dépourvu d'inscription et un verso blanc affichant à l'encre brun-rouge, "Photographie Artistique - E. van Blitz (signature oblique) - Route Rothschild - Berck-Plage - Succursale - A Béthune" (un carton-photo daté d'août 1890),

- recto ocre sans inscription et verso sur fond blanc, à l'encre brun-rouge, "Salon de pose dans le jardin - Photographie d'Art - E. van Blitz (écriture oblique) - 37, Rue de Passy (écriture oblique) - Paris - Succursale - À - Berck-sur-Mer - Pas-De-Calais"

 - sur fond ocre jaune au recto dépourvu d'inscription, et au verso, sur fond blanc à l'encre brun-rouge, "Photographie d'Art (sur fond de fins entrelacs) - E. van Blitz (signature oblique) - 37. rue de Passy. (écriture oblique) - Paris - Succursale - A - Berck-sur-Mer - Pas-de-Calais.",

- sur fond blanc à tranche et écriture dorées ou sur fond beige à écriture brune, au recto, "E. van Blitz - armoiries des Pays-Bas - Paris", et au verso, "armoiries des Pays-Bas - Photographie d'Art (dans un phylactère) - E. van Blitz (écriture oblique) - 37, Rue de Passy (écriture oblique) - Paris - Succursale - À - Berck-sur-Mer - Pas-De-Calais",

- sur fond beige, à l'encre brune, au recto, "E. van Blitz - armoiries des Pays-Bas - Berck-Plage", et au verso, sous les armoiries des Pays-Bas, "Photographie d'Art (dans un phylactère) - E. van Blitz (écriture oblique) - Paris (entouré de fins entrelacs) - Succursale - A Berck-sur-Mer - Pas-de-Calais - Salon de pose dans le jardin" (un carton-photo daté de juillet 1893),

- sur fond blanc ou beige, à l'encre brune ou bleue, au recto, "[E.] van Blitz - armoiries des Pays-Bas - Berck-Plage" et au verso, sous les armoiries des Pays-Bas, "Photographie d'Art (dans un phylactère) - [E.] van Blitz (écriture oblique) - Berck-Plage (écriture oblique) - Pas-de-Calais - Salon de pose dans le jardin - [Les clichés sont conservés]" (un carton-photo daté de juillet 1898),

- au recto, à l'encre blanche sur fond gris ou brune sur fond beige, "Van Blitz - Berck-Plage - (P de C)" et au verso, à l'encre blanche sur fond gris ou brune sur fond beige, sous les armoiries des Pays-Bas, "Photographie d'Art (dans un phylactère) - van Blitz (écriture oblique) - Berck-Plage (écriture oblique) - Pas-de-Calais - 4, rue Carnot - Maison ouverte toute l'année",

- au recto, sans inscription à l'encre bleue sur fond blanc ou brune sur fond beige, "Van Blitz - Berck-Plage - (P de C)" et au verso, "Portrait Souvenir De (écriture oblique) - Berck-Plage - Photographie - van Blitz - Rue Carnot" (un carton-photo daté de juin 1902),

- ses cartons-photos les plus récents (vers 1904-1906) n'affichent aucune mention au recto et au verso, un simple tampon à l'encre bleue, "Photographie - Van Blitz - Berck-Plage - P.-D.-C.".

BERCK-SUR-MER ET PARIS

Il est à noter que certains cartons-photos affichent Berck-sur-Mer (et non Berck-Plage) comme succursale d'une adresse parisienne ; aucun renseignement complémentaire n'a été trouvé sur cet atelier parisien du 37, rue de Passy (16ème arrondissement) mais il est probable qu'il date des années 1890.

La première fille de Salomon Emmanuel van Blitz, Caroline, est signalée à Berck jusqu'en 1904, date à laquelle elle liquide son magasin de bibelots (cf. le site de la famille van Blitz ici). Elle quitte Berck pour s'installer près de Paris, à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), au 84, rue des Carbonnets. C'est dans cette commune qu'elle se marie avec un habitant de Berck, le 6 novembre 1906. Salomon Emmanuel van Blitz est présent à ce mariage et dit "âgé de 57 ans, photographe, demeurant à Berck". Il semble cependant quitter Berck peu après ce mariage et rejoindre sa fille à Bois-Colombes. 

BOIS-COLOMBES

Je n'ai pas connaissance de cartons-photos portant son nom à Bois-Colombes. Salomon Emmanuel van Blitz publie en 1908 la petite annonce suivante : "Amateur ou professionnel demandé pour travailler à compte et demi sur la Côte d'Azur - Renseignements chez Van Blitz, 14, Villa Médicis, Bois-Colombes" (Photo-Revue, 1908 p VII).

Lors du mariage de sa fille Madeleine, artiste dramatique âgée de 22 ans, le 5 juillet 1910 à Paris (18ème arrondissement), Salomon Emmanuel van Blitz (absent), 62 ans, est dit "photographe à Bois-Colombes (Seine - actuellement Hauts-de-Seine)" et son ex-épouse (présente), 42 ans, sans profession, vivant à Nice au 20, rue Meyerbeer (depuis 1905). 

Leur fille Madeleine divorce quelques mois seulement après son mariage (divorce prononcé le 30 octobre 1910). Lors de son deuxième mariage à Paris (12ème arrondissement) le 7 août 1915, "la future épouse déclare sous serment que le lieu du décès et celui du dernier domicile de son père lui sont inconnus".

Emmanuel Salomon van Blitz, "photographe", décède en fait le 19 juillet 1920 à Bois-Colombes, à son domicile du 25, rue Henry Litolff. 

Madeleine van Blitz (dite Mady Berry) est actrice de théâtre et elle deviendra également actrice de cinéma, des années 1930 à la fin des années 1950. Elle décédera à Paris, le 18 janvier 1965, âgée de 77 ans.

[Plusieurs Cartes de visite témoignent de l'existence d'un atelier, "Photographie - Morvan & Blitz - A Tréguier - Côtes du Nord", sans qu'un rapprochement certain ait pu être établi avec Emmanuel van Blitz].




- EBERT Andrew (1848-1923)


Cet article a pu être récemment précisé grâce à M. B.J. Manchon, descendant de la famille, que je remercie vivement pour son contact et nos échanges.

PARIS

André Pierre Gaston Ebert est né à Paris le 10 mai 1848. Il est l’un des enfants de Jules Ottomar Ebert (né vers 1806), marchand de papiers-peints et de Rose Adélaïde Caroline Nivet (née en 1812).


NEW YORK

La famille Ebert émigre aux Etats-Unis en 1858, en empruntant le bateau "Nicholas"  qui fait la traversée Le Havre-New York le 22 octobre et où "André Ebert, 10 ans"  est listé.

Le recensement de New York cite ensuite " Ottermer Ebert, 54, Paper Hanger, Caroline Ebert, 48, Artist, Trinidad Island, Gustavus Ebert, 23, Engraver, France, Lindente Ebert, 21, French Teacher, France, Andrew Ebert, 12, France".


DUNKERQUE, BOULOGNE-SUR-MER ET NICE

Rien de sa carrière américaine de photographe n’est connu. Cependant, Andrew Ebert s’établit en France et ouvre un atelier de photographie à Dunkerque (Nord) au 1, rue Faulconnier, au tout début des années 1880 et à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en face le Casino, en 1881. 

En 1881, également, il dépose, auprès de la Ville de Nice, une demande de concession de terrain en bord de mer pour l'établissement d'un atelier de photographie sur la Promenade des Anglais (probablement à proximité du futur Casino de la Jetée Promenade). 

S'il n'est pas cité dans le recensement de la Ville de Nice de décembre 1881, il n'en publie pas moins, à plusieurs reprises les petites annonces suivantes, tout début 1882, mais sans son nom.



- Petites annonces parues dans Le Phare du Littoral 
à partir du 9 janvier et du 18 février 1882,
Archives Départementales des Alpes-Maritimes.



Il installe donc son atelier niçois au 3, quai Masséna, au plus tard en janvier 1882 et réside à la même adresse. Cette dernière est citée dans les annuaires à partir de 1884 (annuaires absents de 1880 à 1883). A partir de 1890, l'adresse devient le n° 4, quai Masséna.

Andrew Ebert ne semble pas cité dans le recensement de la Ville de Nice de 1886 mais il l'est dans celui réalisé au début de l'année 1891, sous une orthographe erronée, avec le nom de "Andeus" et le prénom de "Erbert", résidant seul au 4, quai Masséna, "né aux Etats-Unis [Paris], photographe, âgé de 38 ans [43 ans]".

En 1890, il est l'auteur d’un album de 27 photos du Casino de la Jetée-Promenade (produit pour l'inauguration de ce dernier le 10 janvier 1891) où chacune des photographies de grand format (22x28 cm) est soulignée du texte encadrant le titre, avec à gauche, "Photographie Américaine - A. Ébert" (avec accent aigu) et à droite, "Nice - 4, quai Masséna - Boulogne-sur-Mer - En face le Casino" (voir l'album ici).

Ses cartons-photos présentent tout d'abord les trois ateliers de Dunkerque, Nice et Boulogne-sur-Mer (années 1880 mais ses premiers cartons de 1881-1882 ne semblent pas connus) puis seulement Boulogne-sur-Mer et Nice, avec notamment :

- sur fond noir ou bordeaux à cadre et écriture dorés, au recto "Photographie Américaine" et au verso "1, Rue Faulconnier, 1 - Dunkerque - Succursales - 3, Quai Masséna, 3 - Nice - En face le Casino - Boulogne S/ Mer - D. Hutinet-Paris" (vers 1883-1890),

- sur fond blanc ou beige à cadre brun foncé ou bordeaux à cadre doré, au recto à l'encre brune ou dorée, "Photographie Américaine" et au verso à l'encre brune ou dorée, "Boulogne-Sur-Mer - 26, Boulevard Ste-Beuve - vis-à-vis le jardin du Casino - Succursale - 4, Quai Massena - Nice - Spécialité de Portraits - Peints à l’huile - Photographie Américaine (texte oblique) - A. Ebert", avec pour cartonnier, "D. Hutinet-Paris" puis "L. & D. Paris" et enfin "L. & D. et Ch. D. Paris" (années 1890),

- sur fond beige, à l'encre brune au recto, "A. Ebert (dans un cartouche en forme de palette) -- Boulogne s/. Mer - Nice" et sur fond blanc à l'encre grise au verso, "Photographie Américaine [Fondée en 1881] - Agrandissements - Spécialité - De Portraits Peints - A L'Huile - emblèmes de la photographie (putto, tirages, chambre) - A. Ebert - 26 - Bould Ste-Beuve - Vis A Vis Le Jardin Du Casino - Boulogne S/ Mer - Succursale : 4, Avenue Masséna à Nice - Edition .Vues de Boulogne - Types Matelottes", avec pour cartonnier "B P Grimaud Paris" (extrême fin des années 1890 et début des années 1900).

Le 18 septembre 1892, Andrew Ebert publie cependant la petite annonce suivante dans Le Petit Journal (p 4) : "Photographie Nice, grand centre, avec ou sans matériel. Loyer insignifiant. Ecrire : Ebert à Boulogne-sur-Mer". 

Le nom "Ebert, A." apparaît une dernière fois dans l'annuaire niçois de 1893 mais l'atelier "Photographie Américaine" perdure à l'adresse du 4 bis, avenue Masséna avec le photographe Claudius Couton de fin 1892-début 1893 à 1895. Les cartons-photos d'Andrew Ebert continuent par ailleurs à afficher la succursale niçoise au-delà de 1895, ce qui interroge.

La  "Liste générale des principaux photographes" publiée par la Société de Photographie de Toulouse, cite "Ebert" à Boulogne-sur-Mer de 1897 à 1905 et à Nice de 1897 à 1901. 

Le 29 décembre 1917, André Ebert, âgé de 69 ans, épouse à Boulogne-sur-Mer Marie Joséphine Couvelard, âgée de 35 ans (née le 21 mai 1885 à Boulogne-sur-Mer). Le couple légitime à cette occasion leurs trois enfants, Eva/Iva Ebert (née en 1909 au Portel, Pas-de-Calais), André Gustave Couvelard (né en 1910 à Boulogne-sur-Mer) et Maurice Couvelard (né en 1912 à Boulogne-sur-Mer).

L'atelier de photographie de Boulogne-sur-Mer semble perdurer jusqu’en 1922.

Andrew Ebert décède cependant à Boulogne-sur-Mer le 15 novembre 1923, âgé de 75 ans.



- EBERT Andrew (1848-1923), Portrait de femme (médaillon), recto, vers 1883-1890,
"Photographie Américaine",
tirage de 9x5,9 cm sur carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.

- EBERT Andrew (1848-1923), Portrait de femme (médaillon), verso, vers 1883-1890,
"1, Rue Faulconnier, 1 - Dunkerque - Succursales - 3, Quai Masséna, 3 - Nice - En face le Casino - Boulogne S/ Mer - PHOTOGRAPHIE AMÉRICAINE (texte oblique ondé) - A. Ebert (signature) - - D. Hutinet-Paris (cartonnier)",
carton de 10,4x6,3 cm, Collection personnelle.

- EBERT Andrew (1848-1923), Portrait d'un soldat du 112° de ligne, recto, années 1890,
"Photographie Américaine",
tirage de 9,6x5,7 cm sur carton de 10,4x6,2 cm, Collection personnelle.

EBERT Andrew (1848-1923), Portrait d'un soldat du 112° de ligne, recto, années 1890,
"Boulogne-Sur-Mer - 26, Boulevard Ste-Beuve - vis-à-vis le jardin du Casino - Succursale - 4, Quai Massena - Nice - Spécialité de Portraits - Peints à l’huile - PHOTOGRAPHIE AMÉRICAINE (texte oblique ondé) - A. Ebert - - D. Hutinet-Paris (cartonnier)",
carton de 10,4x6,2 cm, Collection personnelle.





- Paul Antoine CARLES (1869-1951)

Paul Antoine Carles est né à Nice le 9 juillet 1869 au 8, rue du Moulin. Il est le fils aîné de Paul Theresius Carles (1820-1891), brigadier de gendarmerie, et de Marie Catherine Pauline Garibi/Gariby (c.1831-1900) qui se sont mariés à Nice le 18 décembre 1867.

Paul Antoine Carles, "photographe, âgé de 17 ans" est cité dans le recensement de la Ville de Nice de 1886 au 10, rue Lascaris, avec ses parents Paul, 66 ans, retraité et Pauline, 50 ans, ménagère et son frère Louis, 14 ans et sa sœur Thérèse, 12 ans (Marie Louise Joséphine Thérèse Carles, 1874-1958).

Paul Antoine Carles est ensuite cité à ses 20 ans (classe 1889), en tant que "photographe", résidant rue Lascaris 14 au 1er étage, et est dispensé de service militaire du fait qu’il est fils aîné de retraité septuagénaire.

L’atelier dans lequel il s’est formé et travaille reste inconnu. 

Paul Antoine Carles est cité à nouveau dans le recensement de 1891, "photographe, âgé de 24 ans" [22 ans], toujours avec toute sa famille au 7, rue Lunel.

Son père décède malheureusement à cette même adresse, le 16 novembre 1891, âgé de 71 ans.

Paul Carles est ensuite cité comme "photographe, âgé de 23 ans", en tant que témoin de naissance et de décès en 1892.

En 1896, Paul Carles est signalé dans le recensement de la Ville de Nice au 10, rue Defly. Il réside seul à cette adresse, "photographe, âgé de 27 ans" mais il est le voisin du photographe Henri Griottier et travaille peut-être avec lui dans son atelier (dès 1890) de la rue Gioffredo.

Le 27 juin 1896, Paul Antoine Carles est dit "employé photographe, âgé de 26 ans" lorsqu'il se marie (il signe "Carles Paul") avec Rosalie Gallin, 23 ans, ménagère (née à Nice le 27 mars 1873). L'un de ses témoins de mariage est le photographe Henri Griottier, âgé de 51 ans. Le couple emménage au 8, rue de la République.

Peu après son mariage, Paul Carles ouvre son propre atelier au 10, rue Defly.

En 1897, il est cité en tant que témoin de plusieurs décès et notamment (avec le photographe Henri Griottier) celui de sa fille, née sans vie le 15 avril 1897 au 8, rue de la République.

En 1898, Paul Carles, "photographe, âgé de 30 ans" est témoin de naissance avec le photographe Henri Griottier, 53 ans mais également témoin du décès à la naissance, de sa deuxième fille le 31 mars 1898, avec à nouveau pour témoin le photographe Henri Griottier puis il est témoin du décès d'un neveu, âgé de 9 mois.

Paul Carles perd sa troisième fille à la naissance le 4 juillet 1899 au 8, rue de la République puis l'année suivante, il perd sa mère, âgée de 69 ans, le 2 juin 1900.

Le couple réussira par la suite à avoir au moins quatre enfants, Jacques Victor Désiré (né à Nice le 22 novembre 1901 mais décédé dans cette ville à l’âge de 4 ans, le 20 décembre 1905), Charles Paul Christophe (né à Nice le 10 ou le 12 mai 1906), Victoire Eugénie Marie (née à Nice le 15 mars 1909) et Yvonne Marie Julienne (née à Nice le 13 août 1912).

L'atelier du 10, rue Defly apparaît dès l'annuaire niçois de 1897 avec le nom de Paul "Carlés" (avec un accent aigu, comme dans les listes électorales dès 1891) puis "Carlès" (avec un accent grave) et enfin "Carles" (sans accent). 

Ses cartons-photos (très nombreux portraits de militaires) portent :
- sur fond beige à cadre rouge ou sur fond beige ou blanc à liseré rouge, aucun texte au recto mais au verso un grand tampon à l'encre violette, "P. Carles - Peintre-Photographe - 10, rue Defly, 10. Nice" (vers 1896-1907),

- sur fond beige ou blanc, au recto à liseré rouge ou doré dépourvu de texte ou affichant à l'encre brune, "P. Carles - - 10, Rue Defly - Nice" et au verso, à l'encre brune également, "Photographie - Artistique - dessins de soleil et de chambre photographique - dans une palette P. Carles - 10, rue Defly - Nice - (puis) Agrandissements - Reproductions - Groupes d'Ateliers & d'Ecoles - Photographie à Domicile" (vers 1896-1907).

L'atelier déménage en 1908 au 32, rue de la République et y perdure au moins jusqu'en 1938 où Paul Carles a 69 ans (annuaires postérieurs non consultables).

Ses cartons-photos (très nombreux portraits de militaires) portent notamment :
- sur carton à fond blanc ou beige, un recto entouré d'un liseré rouge mais dépourvu de texte et au verso, un tampon à l'encre violette, "Photographie D'Art - Paul Carles - 32, Rue de la République - Nice",

- sur carton à fond beige ou bleu, un recto nu, dépourvu de liseré et de texte et au verso, à l'encre brune, bleue ou grise, dans une grande palette, "Peintre - Photographe - Paul Carles - Nice - 32, Rue de la République",

- sur fond beige ou blanc, au recto à liseré rouge ou doré, à l'encre brune, "P. Carles - - 32, Rue de la République - Nice" et au verso, à l'encre brune également, "Photographie - Artistique - dessins de soleil et de chambre photographique - [dans une palette] P. Carles - 32, Rue de la République - Nice - [puis] Agrandissements - Reproductions - Groupes d'Ateliers & d'Ecoles - Photographie à Domicile" (un carton-photo daté de janvier 1908),

- sur fond beige ou blanc, au recto à liseré rouge ou doré, à l'encre brune, "P. Carles - - 32, Rue de la République - Nice" et au verso, à l'encre brune également, "Photographie - Artistique - dessins de soleil et de chambre photographique - [dans une palette] P. Carles - 32, Rue de la République - Nice - [puis] 80, Rue de Dun - Bourges (Cher) - Agrandissements - Reproductions - Groupes d'Ateliers & d'Ecoles - Photographie à Domicile".

Le dernier type de carton décrit révèle une succursale (d'été) à Bourges (Cher). Il est à noter que Paul Carles a réalisé des portraits sous forme de cartes postales.

Cependant, en janvier 1922, Paul Carles est dit "inspecteur de police", lorsqu’il est signataire de l’acte de décès de son beau-frère Marius Romagnan (1869-1922). Il semble alors travailler comme photographe de la police. 

A partir de 1929 (annuaires niçois de 1930 à 1938...), c'est probablement son fils Charles qui apparaît en parallèle comme "ingénieur [des Arts et Manufactures], optique et photo" au 4, Jardin Albert-Ier. Lors de son mariage le 30 septembre 1931, Charles est dit "ingénieur de l'aéronautique, actuellement sous-lieutenant au 157éme d'artillerie".

Lorsque Paul Carles prend sa retraite dans les années 1940, il se retire avec son épouse à Tourette-du-Château (Alpes-Maritimes). C'est là que son épouse décède le 29 décembre 1949 à l'âge de 76 ans et là également qu'il décède le 10 ou le 13 mars 1951, à l'âge de 91 ans.


- CARLES Paul (1869-1951), Portrait de petit garçon, recto, vers 1896-1908 (?) ,
recto nu,
tirage de 9,4x5,6 cm sur carton de 10,5x6,5 cm, Collection personnelle.

- CARLES Paul (1869-1951), Portrait de petit garçon, verso, vers 1896-1908 (?),
"Photographie D'Art - Paul Carles - 10, Rue Defly, 10. Nice",
carton de 10,5x6,5 cm, Collection personnelle.


- CARLES Paul (1869-1951), Portrait de militaire, 3e R.I., recto, vers 1896-1908 (?),
"P. CARLES -- 10, Rue Defly - NICE",
tirage de 9,3x5,7 cm, sur carton de 10,1x6,5 cm, Collection personnelle.

- CARLES Paul (1869-1951), Portrait de militaire du 3e R.I., verso, vers 1896-1908 (?),
"Photographie- Artistique - (icone de soleil - chambre photographique) - (sur une palette de peintre) P.Carles - 10, Rue Defly - Nice - Agrandissements - Reproductions - Groupes d'Ateliers & d'Ecoles - Photographie à Domicile - (cartonnier) T.L. Paris",
carton de 10,1x6,5 cm, Collection personnelle.


- CARLES Paul (1869-1951), Portrait de militaire, 3e R.I., recto, dès 1908,
"P. CARLES -- 32, Rue de la République (adresse masquée par le collage de la photographie) - NICE",
tirage de 9,3x5,6 cm, sur carton de 10,4x6,4 cm, Collection personnelle.

- CARLES Paul (1869-1951), Portrait de militaire du 3e R.I., verso, dès 1908,
"Photographie- Artistique - (icone de soleil - chambre photographique) - (sur une palette de peintre) P.Carles - 10, Rue Defly - Nice - Agrandissements - Reproductions - Groupes d'Ateliers & d'Ecoles - Photographie à Domicile - (cartonnier) Tochon-Lepage, Paris",
carton de 10,4x6,4 cm, Collection personnelle.