jeudi 6 février 2020

1086-MASSE (1853-?), TALED (1854-1910), BANCHERO (1856-apr.1898), BELLON G. (1859-1882), HELLMUTH (c.1860-?), PHOTOGRAPHES





Nice, Pêcheur, vers 1870,
diffusion photographique de l'une des 10 gravures de 
Adolphe de Lattre/Delattre (Tours 1805-Nice 1854), Costumes de Nice
dessinés d'après nature, Paris, Lemercier, 1849 et 1850 (première édition de 1843).



DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 27/02/2022



- Julien Charles MASSE (1853-?)


Cet article a été écrit en collaboration avec Hervé Lestang (portraitsepia.fr).

STRASBOURG

Julien Charles Masse est né à Strasbourg (Bas-Rhin), le 29 décembre 1853. Il est le fils de François Louis Masse, vérificateur adjoint des poids et mesures et de Marie Maegert son épouse.

VEZELISE

A 18 ans, le 18 juin 1872, il opte pour la nationalité française alors qu'il est domicilié à Vézelise (Meurthe-et-Moselle). 

BAYEUX  

Il s'installe ensuite comme "photographe" à Bayeux (Calvados), au plus tard en 1878 car il est cité dans cette ville dans les Mémoires de la Société d'Agriculture, Arts et Belles-Lettres de Bayeux de 1879 (p 458).


Charles Masse, "photographe, domicilié rue du Marché", âgé de 27 ans, se marie dans cette ville le 5 avril 1880 (ses parents sont alors décédés), avec Jeanne Louise Perdu, 20 ans, sans profession (née le 24 septembre 1859 à (Le) Neubourg, Eure).


De leur union naît Jeanne Virginie Masse, le 13 octobre 1881, au n° 18, rue du Marché.


Certains des cartons photos de Charles Masse portent sur un fond rosé des textes à l'encre brun-rouge, avec au recto, "Ch. Masse - CM - Bayeux" et au recto, "Peintures Agrandissements Au Charbon - Photographie Artistique - Ch. Masse (écriture oblique) - 18 Rue du Marché 18 - Bayeux - A L'entrée De la Route de Pont En Bessin".


Un carton ne porte cependant pas au recto (verso nu) l'adresse de la rue du Marché mais "Ch. Masse, r. St. Jean. 90. Bayeux", à l'encre noire, sur un fond beige orangé encadré d'un liseré rouge. Il s'agit peut-être de la première adresse de son atelier, vers 1878.


Il cède son atelier de la rue du Marché au photographe A. Colas Baudelaire qui publie un avis dans L'Indicateur de Bayeux du 6 mars 1883 (p 4) : "Par suite du départ de M. Masse, photographe, rue du Marché, n°18, à Bayeux, M. Baudelaire, photographe, à Caen, rue Singer, 11, va réorganiser la maison et en annoncera ultérieurement la réouverture".


En 1883, Charles Masse quitte en effet Bayeux pour les Alpes-Maritimes. 

NICE ET VILLARS-DU-VAR 

Charles Masse, "peintre et photographe", fait paraître une publicité dans The Nice Times du 4 janvier 1884 au 1er février 1884 (ci-dessous) où il précise qu'il a acheté tous les négatifs qui appartenaient à la firme Walery & Cie (probablement rachetés à Eugène Courret & Cie) et que son atelier est situé au 33, avenue de la Gare.


- Publicité parue dans The Nice Times du 4 janvier au 1er février 1884 (voir sur Gallica).



Son épouse accouche le 14 août 1884 à Villars-du-Var (Villars-sur-Var, Alpes-Maritimes) de Marie Thérèze. A cette date Charles et son épouse Jeanne Louise sont dits domiciliés à Villars, la grossesse ayant probablement motivé ce séjour.

C'est là que l'épouse de Charles Masse décède malheureusement le 1er septembre 1884, à presque 25 ans, probablement des suites de l'accouchement. A cette date, elle et Charles sont dits domiciliés à Nice et c'est Edouard Bertola, 26 ans, photographe domicilié à Nice, probablement un employé de Charles Masse, qui est l'un des témoins de l'acte de décès.

Comble d'infortune, le 30 septembre 1884, c'est le bébé, Marie Thérèze, qui décède à Nice au 33, avenue de la Gare, âgée de 46 jours. Là encore, c'est Edouard Bertola qui est l'un des témoins de l'acte de décès.

Son atelier est situé à l'angle de la rue Adélaïde (n° 19) et de l'avenue de la Gare (n° 33). Il réside au 31, rue Adélaïde. Je ne connais à ce jour aucun carton-photo niçois portant son nom.

L'atelier perdure dans les annuaires niçois jusqu'en 1886. La suite de la carrière de Charles Masse comme ses date et lieu de décès me restent inconnues.





- Ladislas Abel TALED dit ABEL (1854-1910), Marie Antoinette TALED, née FRANÇOIS (1860-après 1939) et Henri Ange TALED (1883-?)

NICE

"Ladislas Taled" est né à Nice de parents inconnus, déposé à l'hospice de la maternité de Nice et baptisé à l'église Saint-Dominique le 28 juin 1854.

MENTON

"Ladislas Abel (sic), 26 ans, photographe, célibataire" est ensuite cité dans le recensement de la Ville de Menton de 1881, avenue Victor Emmanuel, rue Villarey et ruelle Ribaud, avec Jean Baptiste Anfossi, 60 ans, photographe, veuf" dont il est l'assistant.

"Ladislas Taled, photographe, âgé de 28 ans, domicilié à Menton (Alpes-Maritimes)" se marie dans cette ville, le 11 juillet 1882, avec Marie Antoinette François, modiste âgée de 21 ans et onze mois (née à Marseille, le 17 juillet 1860). Ses témoins sont notamment les photographes Ferdinand Neri, 29 ans et Henri Banchero, 25 ans, domiciliés à Menton.

Deux enfants naissent de cette union à Menton, Henri Ange le 28 octobre 1883 (rue non précisée) et Adèle Marie Antoinette (rue Ardoïno) le 18 juin 1888, Ladislas Taled étant "photographe". Lors de la naissance de sa fille, l'un des témoins est le photographe Jean Baptiste Anfossi, 67 ans.

"Abel Taled" est cependant cité à Nice l'année 1893. Il y est dit "photographe" domicilié dans cette ville à trois reprises, alors qu'il est témoin de mariages, deux le 6 juin 1893 et un le 17 octobre de la même année. Alterne-t-il pour son travail entre Menton et Nice ? 

En 1894 (annuaire de 1895), "Abel Taled" prend la suite de Jean Baptiste Anfossi (dont le nom apparaît lui aussi dans l'annuaire de 1895 mais pour la dernière fois), après en avoir été l'assistant. Son domicile est toujours rue Ardoïno en 1898.

A partir de l'annuaire de 1900, Abel Taled préfère afficher seulement le prénom qu'il s'est choisi dans les annuaires de Menton, aussi bien dans les listes professionnelles des photographes, "Abel, rue Partouneaux", que dans les listes des habitants "Abel" ou "Abel, Taled, phot., r. Partouneaux, m. Burkard, et rue Ardoïno" (deux rues voisines).

Abel Taled forme à la photographie son fils Henri Ange dès la fin des années 1890 (puis sa fille Adèle Marie Antoinette ?). Henri Ange Taled est d’ailleurs qualifié de "photographe" à ses 20 ans dans sa fiche matricule militaire (classe 1903), avant d’effectuer ses trois années de service militaire, essentiellement en Algérie.

De très rares cartons-photos témoignent de l'activité d'Abel Taled :

- au recto, sur fond blanc à tranche dorée, à l'encre brun-rouge, "Abel (signature horizontale) - - Menton", et au verso, sur fond blanc et encre brun-rouge, "Photographie (avec grande initiale, sur fond de phylactère) - . Artistique . (sur fond de phylactère) (l'ensemble sur fond de décor de médaillon, fleurs et palme) - Reproductions - Agrandissements - Abel (grande signature oblique) - . Rue Partounneaux . (sic) - Menton - les Clichés sont conservés - J.H.Nacivet, Paris. (nom du cartonnier en petits caractères), vers 1894-1900 (?),

 - l'un des cartons-photos conservés, du début du XX° siècle, révèle l'existence d'une succursale d'été à Lucerne (Suisse), avec, à l'encre brune sur fond beige, au recto, "Abel - - Menton - Luzern" et au verso, "Photographie Brevetée - armoiries encadrant deux médailles soulignées du texte, Médailles d'Argent -  Reproductions - Agrandissements - Abel (signature oblique) - Rue Partouneaux - Menton - Eté à Luzern (Suisse)".

Le photographe édite également, en cartes postales, des vues de Menton et de ses environs (Castellar, Gorbio, Cap Martin, Sainte-Agnès).

"Ladislas Taled, dénommé Abel, photographe, âgé de 55 ans et demi" décède le 5 janvier 1910 à Menton, à son domicile du 32, rue Partourneaux.

C'est son épouse Marie Antoinette Taled qui prend alors la direction de l'atelier et apparaît dans la liste des photographes dès l'annuaire de 1911 comme "Abel, (Mme)" mais à une nouvelle adresse, "av. Félix-Faure, 16". 

La liste des habitants signale cependant "Abel Taled, photog., rue Partouneaux", les deux rues étant voisines. La liste professionnelle des photographes affiche exceptionnellement "16, rue Partouneaux" en 1914.

Madame Taled est probablement aidée de son fils Henri Ange Taled, photographe, qui alterne (comme son père avant lui) entre 1911 et 1914, les saisons d’hiver à Menton au 16, avenue Félix-Faure et les saisons d’été en Suisse mais à Interlaken (canton de Berne), Hôtel Savoye, Alpenstrasse. Après sa participation à la Première Guerre Mondiale, Henri Ange Taled est à nouveau signalé à Menton en mars 1919. J’ignore la suite de sa vie et de sa carrière comme ses date et lieu de décès.

L'atelier photographique de "Mme Abel" perdure au 16, avenue Félix-Faure jusqu'à la fin des années 1930. Il reprend d'ailleurs, dans les annuaires professionnels, le nom de "Abel Taled" en 1938.

Lors du mariage de sa fille, Adèle Marie Antoinette, sans profession, à l'âge de 50 ans, le 23 mai 1939 à Roquebrune-Cap-Martin (avec Egidio Pierre François Mancini, coiffeur, âgé de 55 ans), Madame Taled mère est qualifiée de "commerçante, domiciliée à Menton" et est âgée de 78 ans.


- TALED Abel dit ABEL (1854-1910), Portrait de trois enfants, recto, vers 1894-1900,
"Abel - - Menton",
tirage de 14,4x9,8 cm, sur carton de 16,3x10,6 cm, Collection personnelle.

- TALED Abel dit ABEL (1854-1910), Portrait de trois enfants, verso, vers 1894-1900,
"Photographie - . Artistique . - Reproductions - Agrandissements - Abel - . Rue Partounneaux . - Menton - les Clichés sont conservés - J.H.Nacivet, Paris.",
carton de 16,3x10,6 cm, Collection personnelle.





- Henri Sauveur BANCHERO (1856-après 1898)

Enrico Salvatore Banchero est né en 1856 à Gênes.


Henri Banchero est pour la première fois signalé comme "photographe, âgé de 24 ans et domicilié à Nice", en tant que témoin de naissance en octobre 1880, en présence des photographes Abel Gautier (domicilié à Nice) et Jean Baptiste Anfossi (domicilié à Menton). 


Henri Banchero, "photographe, âgé de 25 ans et domicilié à Menton" est ensuite cité dans cette ville le 11 juillet 1882 comme témoin, avec le photographe mentonnais Ferdinand Neri, 29 ans, du mariage du photographe Ladislas Taled, 28 ans.

Henri Banchero, "photographe, âgé de 27 ans, domicilié à Nice" est ensuite cité dans cette ville comme témoin de naissance en août 1884. 

Alterne-t-il entre Nice et Menton pour son travail ou y-a-t-il une erreur de transcription ? 

S'il travaille à Menton, il est de toutes façons employé chez l'un des trois photographes recensés dans les annuaires de l'époque (consultables dès 1884), Jean Baptiste Anfossi, Ferdinand Neri ou Waléry (ou Valérien) Ostroga. S'il travaille pour Jean Baptiste Anfossi, cela peut expliquer ses aller-retour entre Menton et Nice, Jean Baptiste Anfossi s'étant associé dès février 1877 avec Louis Ferret à Nice. 

Autre hypothèse, Henri Banchero (nom rare dans la région) est peut-être le fils de Charles Banchero (né à Carsi près de Gênes) et de Catherine Noceta ou Noceto (née à Gênes) et le frère de Marie Thomasine Banchero (née à Carsi en 1842, mariée au comte Fernand ou Ferdinand d'Adhémar de Lantagnac à Livourne, Toscane, le 3 avril 1876), tous domiciliés à Menton (et auparavant à Roquebrune) et alterne à l'époque entre le domicile de ses parents et un domicile personnel à Nice.

En 1885, il semble qu'Henri Banchero s'associe avec le photographe Louis Sigaud pour ouvrir un atelier à Menton au 23, avenue Emmanuel. Aucun document ne l'atteste mais il existe une rare carte de visite qui port à l'encre rouge sur fond blanc, au recto, "Sigaud & Banchero - - Menton" et au verso, "Photographie Mentonnaise - Sigaud & Banchero (signature oblique) - 23 - Avenue Victor Emmanuel - Menton (Alpes-Maritimes)". Cette adresse du 23, avenue Emmanuel est affichée dans les annuaires mentonnais de 1886 à 1896 et ce carton-photo peut être daté entre 1885 et 1891, date à laquelle Henri Banchero va ouvrir un autre atelier.

A l'âge de 32/33 ans, Henri Sauveur Banchero se marie (acte non retrouvé sur Nice et Menton) vers 1888/1889 avec Jeanne Jacques, ménagère, 32/33 ans (née le 25 janvier 1855 à Bergerac, Dordogne). Ils résident à Menton, dans le quartier de la Vallée (ou Val) de Gorbio. 


C'est là que naît Michel Fernand, le 13 décembre 1889, fils "d'Henri Sauveur Banchero, photographe, âgé de 33 ans" mais là également qu'il décède malheureusement, âgé de 15 jours, le 28 décembre suivant.


Le couple va avoir, à la même adresse, un deuxième enfant, le 27 août 1892, Jules Louis, qui va malheureusement lui aussi décéder à l'âge de 15 jours le 12 septembre 1892, Henri Sauveur Banchero étant toujours "photographe". 


Dès 1891 (annuaire de 1892), Henri Banchero a ouvert un atelier à son nom mais non pas à Menton où il continue de résider mais à Monaco au 8, rue Albert, Condamine où il succède à F. Seraphino.


Cet atelier perdure à cette adresse jusqu'en 1898. Je n'ai pas à ce jour connaissance de cartons-photos de cet atelier. 

Henri Sauveur Banchero a 42 ans en 1898. J'ignore la fin de sa carrière et sa date de décès.




- Gaspard BELLON (1859-1882)


Gaspare Bellon est né à Nice le 18 septembre 1859 et a été baptisé le 20 suivant à l'église Saint-Pierre d'Arène. Il est le fils de Marcello Bellon, cocher, et de son épouse Giuseppina Bensa, cuisinière.

A ses 20 ans (classe 1879), "Bellon Gaspard, photographe, résidant à Nice rue de France, 6" (son père est désormais décédé) est exempté de service militaire pour défaut de taille et rachitisme.

Gaspard Bellon est ensuite cité comme "photographe" dans la liste électorale de la Ville de Nice de 1881 au 6, rue de France.  

"Photographe, célibataire", il est malheureusement cité pour la dernière fois lors de son décès à Nice au 41, rue Masséna le 15 janvier 1882, à l'âge de 22 ans.





- Antoine HELLMUTH (vers 1860-?)

Antoine Hellmuth est né vers 1860 (où ?).

Antoine Hellmuth, "photographe, âgé de 25 ans", n'est cité à Nice que le 1er janvier 1886 où il est tour à tour témoin d'une naissance et d'un décès, cette fois en compagnie du photographe Honoré Bonnet, 42 ans.

[Il existe en Allemagne, dans les années 1890/1900, un peintre et photographe dénommé "A. Hellmuth" dans les deux villes de Saxe, d'Asleben a/Saale et d'Aschersleben (Markt n° 25 puis Johannispromenade) mais je n'ai pu établir un lien certain avec le photographe cité à Nice en 1886].