vendredi 10 mai 2019

1018-GUSTAVE ECHTLER (1845-VERS 1920) & FRANZ GRAINER (1840-1908), PHOTOGRAPHES




- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920) & GRAINER Franz (1840-1908), Portrait de jeune homme, verso, vers 1879-1883,
"ECHTLER & GRAINER - Rue Adélaïde 3 - NICE - AVENUE DE LA GARE",
 carton de 10,2x6,5 cm, Collection personnelle.



DERNIÈRE MISE À JOUR DE CET ARTICLE : 19/08/2024




Gustave Julius ECHTLER (1845-vers 1920) et Franz GRAINER (1840-1908)


PRUSSE

Gustave Julius Echtler est né à Koenigsberg (Prusse), le 22 janvier 1845. Peu d'éléments de sa carrière sont connus.

Il semble qu'il se soit tout d'abord formé à la peinture, notamment auprès de son père, Edouard Echtler.

NICE

Le 15 novembre 1878, "Echtler et Granier (sic), rue Adélaïde n° 3" demandent l'autorisation de placer à Nice "deux cadres contenant des Photographies (...) contre la façade intérieure des piliers de l'avenue de la Gare, un cadre (2,36x1x0,11 m) maison Hyginius Tiranty, un cadre (1,65x0,70x0,07 m) maison Henri Tiranty" (arrêté du 2 décembre 1878, Archives Municipales, 2T61-132).

L'atelier d'Echtler et "Grainer" est ensuite cité dans une publicité en décembre 1878 (Les Echos de Nice du 14 décembre 1878). 

L'atelier de peintre et de photographe est situé aux 3 et 4, rue Adélaïdeà la suite de Charles Delahaye (décédé le 9 février 1878). Les cartons-photos affichent au verso : "Echtler & Grainer - Rue Adélaïde 3 - Nice - Avenue de la Gare". 


- Les Echos de Nice du 14 décembre 1878,
Nice, Bibliothèque municipale Nucéra.



L'associé de Gustave Echtler est Franz Grainer senior (1840-1908) (père de Franz Grainer junior, 1871-1948, qui deviendra le célèbre photographe allemand de la première moitié du XX° siècle - dès 1895). 

Franz Grainer père a ouvert un atelier à Reichenhall (Bad Reichenhall, en Bavière) dès la fin des années 1860 ou le tout début des années 1870 (cartons datés de 1871) : "F. Grainer - Reichenhall - Photograph Jhrer Faiserl. Hoheit - der Princess - Therese von Oldenburg" (de son Altesse Impériale la Princesse russe Thérèse Petrovna von Oldenburg, 1852-1883).

Le voilà associé à Nice, à son compatriote Gustave Echtler, à la fin des années 1870. Il est d'ailleurs possible que Gustave Echtler arrive, lui aussi, de Reichenhall.

Le 4 janvier 1879, âgé de presque 34 ans, Gustave Echtler est signalé en tant qu' "artiste peintre" (son père est alors artiste peintre à Gorizia, Autriche puis Italie), à l'occasion de son mariage avec Charlotte Cécile Chiappero, 29 ans (née le 25 juillet 1849 à Gênes), domiciliée à Nice. Il a pour témoin de mariage le photographe François Randrup. 

En septembre 1879, il est à nouveau cité lors de la naissance de sa fille (sans vie) au 1, rue Chauvain puis en décembre 1880, lors de la naissance de sa fille Cécile Marie Charlotte, au 9, rue Adélaïde (avec pour témoin Hugo Bannicke). 

En septembre 1881, "Gustave Echtler, photographe, rue Adélaïde, 3" offre un bon pour "une douzaine de portraits-promenade" pour la tombola organisée au profit des victimes marseillaises de l'accident du Prado (Le Phare du Littoral du 6 septembre 1881).

Gustave Echtler est rarement qualifié de "photographe", sauf
lors de l'exposition des paysages du peintre Fortunio dans sa galerie du 3, rue Adélaïde (Le Phare du Littoral du 2 avril 1882) ou lors du mariage du photographe Pierre Séraphin Ciais en mai 1882. Il est, plus souvent, qualifié "d'artiste peintre", comme lors de la déclaration du décès de son père (venu à Nice) en mars 1883 ou lors de la déclaration de naissance de son fils Gustave en novembre 1883 (12 novembre 1883 - 25 juin 1895).

Gustave Echtler n'est cependant signalé dans les annuaires niçois qu'à partir de 1883 (Collection privée Didier Gayraud), à cette même adresse (jusqu'en 1887) qu'il semble conserver seul.

L'association avec Franz Grainer senior semble avoir été de courte durée. Son nom n'apparaît pas dans les annuaires niçois et des cartons, sur fond blanc ou jaune, portent uniquement le nom de Gustave Echtler,
 de 1883 à 1887 : "GE - Photographie d'Art - G. Echtler (signature oblique) - Rue Adélaïde, 3 - Avenue de la Gare - Atelier au rez de Chaussée - Nice" (un carton daté de juillet 1883, un carton daté de 1887).

Il est possible cependant que l'association Echtler & Grainer perdure quand même car certains cartons au nom du seul Gustave Echtler, antérieurs à 1887 (portant l'adresse de la rue Adélaïde) et postérieurs à cette date (portant l'adresse de la rue Gioffredo), signalent par la suite une "Succursale à Reichenhall" : 
- sur carton au recto noir et tranche dorée et verso rouge à écriture dorée, "GE Photographie - Et - Peinture - Atelier - de pose dans le jardin - Gustave Echtler (signature oblique) - N° 3 - Rue Adélaïde - Près l'Avenue de la Gare - Nice - Succursale - Reichenhall - Bavière",
sur carton au recto noir et tranche dorée ou recto beige et verso à fond beige, "GE - Gustave Echtler - Photographe - Nice - Rue Gioffredo 49 - Succursale à Reichenhall - Poses instantanées par tous les temps".

De plus, certains historiens de la photographie considèrent que les cartons affichant au verso, "Photographie Cosmopolite - Nice - 3, Rue Adélaïde, 3 - Atelier de Pose dans le Jardin - Photographies et Reproductions - en toutes dimensions - Procédé inaltérable - Poses instantanées", renvoient, sans le citer, à Franz Grainer (vers 1885 ?).



- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920) & GRAINER Franz (1840-1908), Portrait de jeune homme, recto, vers 1879-1883,
tirage albuminé de 10,1x5,9 cm sur carton de 10,2x6,5 cm, Collection personnelle.

- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920) & GRAINER Franz (1840-1908), Portrait de jeune homme, verso, vers 1879-1883,
"ECHTLER & GRAINER - Rue Adélaïde 3 - NICE - AVENUE DE LA GARE",
 carton de 10,2x6,5 cm, Collection personnelle.


- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920) & GRAINER Franz (1840-1908), Portrait de femme, recto, vers 1879-1883,
tirage albuminé de 9,9x6 cm sur carton de 10,7x6,5 cm, Collection personnelle.

- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920) & GRAINER Franz (1840-1908), Portrait de femme, verso, vers 1879-1883,
"ECHTLER & GRAINER - Rue Adélaïde 3 - NICE - AVENUE DE LA GARE",
 carton de 10,7x6,5 cm, Collection personnelle.


- COSMOPOLITE [ECHTLER Gustave (1845-vers 1920) & GRAINER Franz (1840-1908) ?] , Portrait d'homme, vers 1885 (?),
"Cosmopolite -- NICE",
tirage albuminé de 9x5,6 cm sur carton de 10,5x6,4 cm, Collection personnelle.

- COSMOPOLITE [ECHTLER Gustave (1845-vers 1920) & GRAINER Franz (1840-1908) ?], Portrait d'homme, vers 1885 (?),
"PHOTOGRAPHIE - COSMOPOLITE - NICE - 3, Rue Adélaïde 3. - ATELIER DE POSE DANS LE JARDIN - Photographies et reproductions - en toutes dimensions - Procédé inaltérable - Poses instantanées"",
carton de 10,5x6,4 cm, Collection personnelle.



Gustave Echtler participe à L'Exposition Internationale de Nice, ouverte de janvier à mai 1884. Les cartons de cette époque témoignent de cette participation : "G. Echtler - Photographe - Exposant à l'Exposition Internationale de Nice - Photographies et Reproductions - En tous genres - et toutes les dimensions d'après les plus innovants procédés - Toutes les poses sont instantanées - Portraits Miniature - Aquarelles et à l'Huile - 3, rue Adélaïde, 3 - près l'Avenue de la Gare, Atelier dans le Jardin - Nice - On Parle toutes les Langues Modernes".

Les autres cartons-photos de cette époque portent au verso, sur fond  beige, jaune (un carton daté de 1883, un autre de 1887) puis noir ou rouge, "GE - Photographie d’Art - GEchtler – Rue Adélaïde, 3 - Avenue de la Gare - Atelier au rez de Chaussée - Nice".

Une notice parue fin décembre 1885 dans The Nice Times recommande le photographe G. Echtler, 3, rue Adélaïde (ci-dessous).


- Notice parue dans The Nice Times des 20 et 27 décembre 1885 (voir sur Gallica).


- E. LANGLOIS et BROCAS A., Album-Guide illustré international - Listes d'Hôtels; etc. -Texte Anglo-Français, 1886(-87),
publicité pour l'atelier de Gustave Echtler, Paris, Bnf (voir cet ouvrage sur Gallica).



Le recensement de la Ville de Nice de 1886 cite la résidence de Gustave Echtler et de sa famille au 15, rue Adélaïde : Gustave (40 ans, allemand, "photographe"), son épouse "Caroline" (au lieu de Charlotte Cécile), 34 ans (36 ans en fait), Gustave (son fils, 8 ans et demi), Cécile (sa fille, 5 ans et demi) mais également deux ouvriers, Antoine Hellmerth (allemand, 25 ans) et Martin Sategna (italien, 21 ans). 

En 1887, Gustave Echtler quitte la rue Adélaïde pour les 49 et 51 rue Gioffredo (n° 51 dans les annuaires de 1888 à 1890, n° 43 dans l'annuaire de 1891, n° 49, dans les annuaires de 1892 à 1926)

Une publicité parue dans le journal Nice Artistique du premier trimestre 1890, précise : « Photographie et Peinture - Agrandissements, reproductions, procédés au charbon et au platine, selon les derniers procédés. Toutes les poses sont instantanées. Poses par tous les temps. G. Echtler - Leçons et fournitures pour amateurs. On parle les langues modernes. Les clichés sont conservés. 49, rue Gioffredo, Nice – Ancien local Bienmüller [puis Raynaud], près la place Masséna ».

- Publicité pour l'atelier de G. Echtler, parue dans, Nice Artistique du 30 mars 1890 p 2, Paris, BnF (Gallica).



De décembre 1897 à mai 1898, une nouvelle publicité paraît dans le journal Nice Artistique puis le 24 novembre 1900 dans le journal, La Semaine Niçoise : « Photographe - Echtler, rue Gioffredo, 49 ».

Une publicité de l'époque affiche également, "Photographie & Peinture - On se rend à domicile - G. Echtler - Rue Gioffredo, 49 - Nice - Près la Place Masséna - Peinture à huile - Aquarelle - Pastel - On parle les Langues Etrangères - On pose le soir à la lumière artificielle".

Le revers de ses cartons de l'époque porte les indications suivantes : 

- sur fond clair (avec recto noir), "G.E. - Gustave Echtler - Photographe - Nice - Rue Gioffredo, 49 - Succursale à Reichenhall - Poses instantanées par tous les temps - Frey & C° Aarau [Suisse]",

- sur fond beige-orangé, "Photographie & Peinture - G. Echtler - Nice - 49, Rue Gioffredo -1er Etage - Poses instantanées par tous les temps - L'Atelier reste ouvert toute l'année",

- sur fond blanc, "GE - Gustave Echtler – Photographe - Nice – Rue Gioffredo, 49 – 1er étage" (un carton daté d’avril 1893),

- sur fond beige, dans un cartouche ovale reposant sur une palme, "Photographie - D'Art - Diplôme D'Honneur - G. Echtler - 49, rue Gioffredo [1er Étage] - Ancien Local Bienmüller - Nice - Près la Place Masséna (vers 1900).



- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920), Portrait de Monsieur Jacob (médaillon), recto, vers 1882-1887,
tirage albuminé de 9,3x5,9 cm sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.

- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920), Portrait de Monsieur Jacob, verso, vers 1882-1887,
monogramme "EG - PHOTOGRAPHIE D'ART" puis signature oblique "GECHTLER -
 Rue Adélaïde, 3. - Avenue de la Gare - Atelier au rez de Chaussée - NICE",
 carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.


- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920), Portrait de Madame Jacob (médaillon), recto, vers 1882-1887,
tirage albuminé de 9,4x5,8 cm sur carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.

- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920), Portrait de Madame Jacob, verso, vers 1882-1887,
monogramme "EG - PHOTOGRAPHIE D'ART" puis signature oblique "GECHTLER -
 Rue Adélaïde, 3. - Avenue de la Gare - Atelier au rez de Chaussée - NICE",
carton de 10,5x6,3 cm, Collection personnelle.


- ECHTLER Gustave (1845-vers 1920), Portrait de femme, recto, vers 1900 (?),
"G. Echtler - NICE",
verso muet (papier serpente imprimé disparu),
tirage albuminé de 9,2x5,7 cm sur carton de 10,5x6,4 cm, Collection personnelle.
Sur le revers d'un carton-photo contemporain, on peut lire dans un cartouche :
 "Photographie d'Art - Diplôme d'Honneur - G. ECHTLER - 49, Rue Gioffredo - 
1er Etage - Ancien Local Bienmüller - NICE - Près la Place Masséna".



Le couple Echtler a un nouvel enfant, Marie Thérèse, en 1888 (Nice, 6 décembre 1888 - Nice 1er février 1966) mais leur fils Gustave décède malheureusement à l'âge de 11 ans, le 25 juin 1895.

Leur famille est citée dans les recensements de la Ville de Nice de 1891, 1896 et 1901, au 49, rue Gioffredo, Gustave Echtler y apparaissant comme "photographe", et sa femme sous le prénom de "Caroline" (au lieu de Charlotte Cécile).

L'atelier fournit entre 1908 et 1913 les photographies des artistes reproduites dans La Vie Mondaine à Nice.

Gustave Echtler est cité dans la « Liste générale des principaux photographes » publiée par la Société de Photographie de Toulouse de 1888 à 1905 mais il est cité dans les annuaires niçois jusqu'en 1926 (successeur : V.A. Bogolovski). 

Didier Gayraud, historien niçois de la photographie et de l'architecture, a cependant attiré mon attention sur une ordonnance du 26 octobre 1914 qui a privé Gustave Echtler de son atelier en tant que sujet allemand. 
La Liste des Austro-allemands séquestrés dans le département de 1918 (Archives Départementales 06), cite : "Echtler, rue Gioffredo, 51".
Son magasin a été placé sous séquestre le 3 mai 1920 et vendu aux enchères (Fonds du TGI de Nice 03V01/1182).
Le Journal Officiel de la République Française du 10 mai 1920 (p 7038, voir sur Gallica) confirme cette liquidation des biens faisant l'objet d'une mesure de séquestre de guerre (décret du 23/10/1919, art. 4). 

Je n'ai pas retrouvé à ce jour le certificat de décès de Gustave Echtler (son corps ne semble pas non plus reposer dans le tombeau familial du cimetière de Caucade) mais ce dernier est décédé entre 1911 et 1921. En effet, il est encore cité dans les recensements de la Ville de Nice de 1906 et de 1911 mais n'apparaît plus dans celui de 1921.

Nommé encore en 1918, 1919 et 1920 (mise sous séquestre de ses biens), Gustave Echtler est probablement décédé vers 1920, à l'âge de 75 ans. Son épouse, "veuve de Gustave Julius Echtler" décède pour sa part le 10 décembre 1922.

Leur fille Marie Echtler (française, âgée de 22 ans), dite "sans profession" dans le recensement de la Ville de 1911, est cependant citée comme "photographe" dans celui de 1921. Il est probable qu'après avoir été formée par son père, elle ait pris sa succession au début des années 1910 et repris, après-guerre, l'atelier du 49, rue Gioffredo qui est cité dans les annuaires, au nom de "Echtler Gustave", jusqu'en 1926. Elle décédera à Nice le 1er février 1966.