jeudi 16 août 2018

922-PAYSAGE ET PANORAMA DANS L'ART DES XX° ET XXI° SIÈCLES





- L'œuvre comme représentation du paysage

- MONET Claude (1840-1926), Nymphéas, 1914-1918, vue de l'une des deux salles, Paris, Musée de l'Orangerie,
quatre des huit toiles peintes à l'huile, de 2 m de hauteur mais de longueur variable (de 6 m à 17 m),
 réparties dans deux salles ovales et déclinant les saisons.



- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Etant donnés : 1) la chute d'eau 2) le gaz d'éclairage, 1946-1966,
installation qui, par les œilletons aménagés dans une vieille porte de grange catalane enserrée dans un mur, laisse entrevoir au-travers d'un trou dans un second mur de brique, une femme nue couchée sur un lit de brindilles dans une pose impudique, le visage invisible, tenant dans la main gauche levée un bec de gaz allumé (ampoule peinte), sur fond de paysage suisse champêtre,
technique mixte, 242,6x177,8x124,5 cm, Philadelphie, The Philadelphia Museum of Art.

"Le paysage - une boîte de 111 cm de large et 160 cm de haut - est construit de manière illusionniste. Le spectateur ne peut voir distinctement tous les détails de ce paysage idyllique. Il s’agit essentiellement d’une illusion : le ciel et les nuages sont en carton bleu et en coton ; le paysage est fait de photographies en noir et blanc peintes à l’huile et disposées comme un rideau de théâtre devant un morceau de Plexiglas. Le mécanisme ingénieux fixé derrière la boîte se compose d’une lampe ronde fluorescente placée dans une boîte métallique et d’un disque d’aluminium perforé, qu’un petit moteur fait tourner : les rayons de lumière intermittents ainsi créés donnent l’illusion d’une chute d’eau", texte de Yiannis Toumazis.



- WALL Jeff (né en 1946), Steves Farm, Steveston, 1980,
transparency in lightbox 58 x 228,6 cm, documentary photograph,
Frac Nord–Pas de Calais, Dunkerque,

paysage banal de sa ville natale de Vancouver dans un format qui évoque la peinture panoramique de paysage, avec le chemin qui guide dans la profondeur,
«Je fais des paysages, ou paysages urbains selon le cas, pour étudier le processus de peuplement et pour déterminer par moi-même quel genre d'image (ou de photographie) nous appelons « paysage ».


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- VIOLA Bill (né en 1951), Going forth by day, 2002,
5 parties de chacune 35 mn (installation sur 5 canaux vidéo haute définition couleur, son stéréo, dans une pièce de 5,20x24,17x8,25 m).

Le spectateur entre dans la pièce au travers de la lumière de la première image (brasier du revers du mur d’entrée) et se retrouve au centre d’une projection visuelle (et sonore) directement sur tous les murs (comme les fresques de la Renaissance italienne) ; 5 séquences sont ainsi regroupées sous la traduction littérale du titre du Livre des Morts égyptien, livre « pour sortir au jour », guide de l’âme libérée des ténèbres du corps : à gauche, des passants (type américains), dans un parc boisé, avec sac à dos ou leur objet préféré vaquent à leurs occupations (sur un format horizontal très étiré) et déposent parfois près d’une borne rouge leur objet à un disciple de Bouddha (comme au Japon) ; au fond, une façade d’immeuble devant laquelle passent puis courent les passants est l’objet du Déluge qui emporte les corps ; à droite, la première vidéo offre deux scènes, avec en haut un ange gardien qui accompagne un fils qui veut voir son père mourant mais n’arrive pas à entrer dans la maison (« fresque de lumière » reprenant L’Apparition de l’ange à Sainte Anne, vers 1305, fresque de Giotto de La Chapelle Scrovegni de Padoue), et en bas, une femme âgée fantomatique qui embarque sur un lac pour le paradis ; la dernière vidéo, First Light, montre des pompiers affairés à la suite d’une inondation dans le désert où une mère scrute l’étendue d’eau en quête de son fils disparu puis l’ascension au ciel du noyé devant les sauveteurs endormis (type Résurrection du Christ).


- NAM JUNE PAIK (1932-2006), Electronic Superhighway: Continental U.S., Alaska, Hawaii, 1995,
installation vidéo à 51 canaux (y compris un circuit de télévision en circuit fermé), électronique personnalisée, éclairage au néon, acier et bois, couleur, son, env. 12x4x1 m, Smithsonian American Art Museum.

L’immense réseau autoroutier symbolise une certaine idée de la liberté américaine. L’œuvre Electronic Superhighway représente la sensation du jeune artiste coréen quand il arrive sur le continent américain. Les Néons évoquent les enseignes multicolores et tentatrices des motels et restaurants au bord de la route. La multitude d’images clignotantes défilent comme le paysage vu d’une voiture qui fonce à travers la nuit. La structure faite d’écrans suggèrent que le mythe de l’Amérique s’est construite sur son cinéma.



- ERLICH Leandro (né en 1973), The Boat, Vidéo Windows series, 2010,
métal, bois, alu et installation vidéo, 265x220x32 cm, New York, Sean Kelly Gallery.

Le paysage maritime défile (vidéo) au-travers des baies, faisant voyager le spectateur
 comme s'il était sur un bateau.


- CAI GUO-QIANG (né en 1957), Travels in the Mediterranean, Nice, MAMAC, 2010,
dessin panoramique sur papier de 32 m de long et 3 m de haut, réalisé au sol des Abattoirs de Nice à la poudre de canon et pigments, reflétant la vision de la Côte d'Azur du premier voyage d'une jeune étudiante de Shanghai et présenté au MAMAC sur un mur incurvé, face à un bassin d'eau et d'huile d'olive (bateaux, ventilateur électrique) et un écran montrant une vidéo de la réalisation du dessin.
VOIR UNE VIDÉO DE PRÉSENTATION DU PROJET
VOIR UNE VIDÉO DE LA TECHNIQUE EMPLOYÉE


- NAKANISHI Nobuhiro (né en 1976), Layer Drawing (Light of Forest), 2013,
impression jet d'encre sur film, plastique acrylique, (30 feuilles) 28,5 x 198 x 31 cm.
VOIR LA VIDÉO DE "LAYER DRAWINGS"




- EMARD Justine (née en 1987), Screencatcher, 2011-2015,
série de huit dessins au feutre de cinémas américains de plein air abandonnés, 
activés par la réalité augmentée (logiciel, vidéos) par le biais de la tablette ou du smartphone du spectateur.



- JOSPIN Eva (née en 1975), Sans titre, 2015,
dessins à l'encre sur rouleau de papier défilant dans une vitrine.

- JOSPIN Eva (née en 1975), Panorama, 2015-2016,
environnement de 9, 12 m de diamètre et 4, 80 m de hauteur
formé d'un cercle de forêt et grotte en carton découpé et sculpté


- LECCIA Ange (né en 1952), Exposition, La mer allée avec le soleil, Nantes, 2016,

D’abord peintre, Ange Leccia se tourne rapidement vers les arts filmiques. Ses “arrangements”, comme il les nomme, naissent d’un travail sur l’image, filmée ou photographique, qu’il déchire, ralentit, découpe : omniprésence de l’eau, des souvenirs de sa jeunesse corse ; les explosions, tempêtes, orages et déferlantes qui illustrent sa sensibilité à fleur de peau ; des images télévisuelles retravaillées dans lesquelles la gravité intérieure rejoint la gravité du monde (en contraste, sans cesse, la beauté du monde naturel) ; les jeunes filles ou l’adolescence comme l’état de création artistique de tous les possibles, mais où l’on se sent perdu face à l’inconnu ; la pop music et les tubes qui souvent collent au souvenir d’un sentiment fort.
VOIR UNE VIDÉO DE L'EXPOSITION



- ROKEBY David (né en 1960), Machine for Tating Time (Boul. Saint-Laurent), 2016
sur une composition musicale d'Ann Southam, Simple Mines of Enquiry,
performance initialement réalisée en direct pendant la projection.

La vidéo fait partie d'une série d’œuvres dont la première, débutée en 2001 était in situ : une caméra de surveillance couleur avait été détournée de sa fonction de surveillance pour prendre plus d'un millier d'images fixes par jour des jardins environnants sur un parcours contrôlé par ordinateur, images retransmise à l'intérieur des Oakville Galleries sur un écran fixé au plafond. Des versions nomades ont vu ensuite le jour. En 2005, une nouvelle œuvre est réalisée à partir du bâtiment Ex-Centris de Montréal (ancienne séparation quartiers francophone et anglophone) avec cette fois 2 caméras IP (à l'avant et l'arrière du bâtiment) permettant de les gérer et d'en visionner les images depuis l'atelier de l'artiste à Toronto. 750.000 images ont été enregistrées pendant toute une année (2005-2006) permettant des points de vue, temps, lumières et rythmes différents. La vidéo présentée ici est la nouvelle version réalisée à partir de cette banque d'images, en 2016.



- KIEFER Anselm (né en 1945), Family Pictures, ensemble et détail, 2013-2017,
métal, verre, plomb, bois contreplaqué, acrylique, émulsion ,photographie, aquarelle sur papier, matériaux divers,

Avec de vieilles photos plantées dans des décors de forêts enneigées, Anselm Kiefer fabrique une série de tableaux en noir et blanc. Des épisodes de son passé se muent en scènes de théâtre intimes où rôde, comme toujours dans ses œuvres, le spectre de la Seconde Guerre Mondiale: outre des clichés de son enfance dans la Forêt-Noire, on y trouve une photo issue du journal de guerre de son père officier de la Wehrmacht et une référence au « Dormeur du Val » d’Arthur Rimbaud.


- REIHANA Lisa (né en 1964), Emissaries, In Pursuit of Venus (infected), 2015-2017,
vidéo ultra HD, couleur, son, 64 mn, notamment présentée à la Biennale de Venise de 2017,
 Pavillon de la Nouvelle Zélande.

L'artiste maorie retrace, dans une vidéo panoramique défilant très lentement (de droite à gauche), les épisodes de la colonisation de l'Océanie (mission du capitaine Cook) du point de vue des autochtones.
Inspirée par le papier-peint panoramique du français Joseph Dufour, Les Sauvages de la Mer Pacifique (1804-1805), elle a incrusté, dans un paysage exotique peint, des performances filmées, inspirées des traditions.


- CONVERT Pascal (né en 1957), A Bâmyân (Trace des Bouddhas géants détruits), 2016-2017,

"Lors de mon séjour à Bâmiyân, en plus du scan 3D au moyen de drones, j’ai utilisé une technologie de prise de vue photographique d'ordinaire utilisée pour détecter les micro-fissures dans les pales d’éoliennes. Cette technologie a permis la fabrication d’une image à l’échelle 1 de la falaise par un système de tuilage de quatre mille photographies. De manière dialectique, hybridant les technologies les plus contemporaines et les plus anciennes, j'ai choisi de réaliser un tirage photographique de l'ensemble de la falaise en utilisant le procédé platine-palladium, technique de tirage par contact inventée en 1880. Le spectateur a ainsi le sentiment d'être devant un objet photographique dont les qualités visuelles et tactiles sont celles d'une empreinte directe".





- L'œuvre comme parcours dans le paysage réel (support et/ou matériau)

- HEIZER Michael (né en 1944), Double Negative, 1969,
Moapa Valley, Mormon Mesa, Nevada.
 Deux tranchées de 15 m de profondeur, 9 m de large et 457 m de long, creusées
 sur les deux côtés d'un canyon, nécessitant le déplacement de 218 000 tonnes de roche.


- SMITHSON Robert (1938-1973), Spiral Jetty, 1970, Great Salt Lake, Utah.
 Réalisation d'une jetée en forme de spirale de 500 m de long et de 5 m de large,
 nécessitant le déplacement de 6 800 tonnes de terre et de roche. 


- CHRISTO (né en 1935) et JEANNE-CLAUDE (1935-2009), Running Fence, 1976, Californie.

Projet de 1972 à 1976. Installation réalisée le 10 septembre 1976 et démontée deux semaines plus tard, sans laisser aucune trace visible. Elle consiste en une clôture de près de 40 km de long, s'étendant à travers les collines des comtés de Sonoma et de Marin. La clôture, mesurant 5 m de haut, est composée de 2 050 panneaux de nylon blanc, accrochés sur des câbles d'acier (au moyen de 350 000 crochet) supportés par
2 050 poteaux d'acier enfoncés dans le sol et stabilisés par des haubans ancrés dans la terre.
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- SERRA Richard (né en 1939), Clara-Clara, 1983, Paris, Jardin des Tuileries.
Deux plaques rouillées et monumentales d'acier corten, chacune en forme d'arc-de-cercle en écho aux murs du jardin, de 36 m de long et 3,40 m de haut. Photo noir et blanc de 1983 ; photo couleur aérienne, prise lors de la réinstallation temporaire de 2008 par Yann Arthus-Bertrand.

(Légèrement inclinées, jouant de leur stabilité réelle et de leur instabilité visuelle, de leur poids écrasant, les murailles dominent le passant, l'intimident. Puissantes, protectrices et menaçantes, elles interrogent les notions d'équilibre, de gravité, d'espace et de perspective. Alors que dans la sculpture classique le spectateur tourne autour de l'oeuvre et peut l'appréhender entièrement, ici il se promène au milieu de l'oeuvre, à l'intérieur et à l'extérieur, et n'en a pas une vue d'ensemble sinon en trouvant un poste d'observation en hauteur. "Le spectateur devient conscient de lui-même. En bougeant la sculpture change. La contraction et l'expansion de la  sculpture résulte du mouvement. Pas à pas, la perception non seulement de la  sculpture mais de l'environnement tout entier change", disait Richard Serra à propos d'une autre de ses oeuvres).
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- BUREN Daniel (né en 1938), Les Deux Plateaux, 1985-86,
Cour du Palais  Royal,  Paris, œuvre in situ, environnement.

Occupant toute la cour d’honneur du Palais-Royal, Les Deux Plateaux sont constitués d’un ensemble de colonnes à facettes installé en relation avec l’architecture du lieu, la position des colonnades, la convexité du sol et la déclivité du sous-sol. Les sommets des colonnes implantées dans l’espace central sont alignés et forment le premier « plateau ». Des tranchées ont été creusées, dans lesquelles des colonnes de hauteur égale ont été placées ; leur enfoncement progressif montre la pente du sous-sol sur lequel circule de l’eau, révélant ainsi le second « plateau ». L’œuvre dialogue avec le lieu, le montre, le dévoile et le fait vivre. Malgré une polémique d’ampleur nationale, un arrêt du chantier, une menace de destruction, des manifestations d’incompréhension dont témoignent les graffitis sur les palissades du chantier, l’œuvre a été achevée en juillet 1986.



- KAWAMATA Tadashi (né en 1953), Working Progress, 1996-2000,
oeuvre in situ, Alkmaar (Pays-Bas).

L'artiste a associé à son travail celui des patients d’une clinique de désintoxication prés de la ville d’Alkmaar en hollande pour construire un chemin piétonnier, en remblayant et franchissant des canaux pour relier la clinique à la ville. Concrètement le projet a une vertu thérapeutique et les relie aussi à la ville. Le projet est maintenant utilisé aussi par les habitants pour se déplacer.




- L'œuvre comme projection d'images sur le paysage


- OURSLER Tony (né en 1957), The Influence Machine, Stockholm University, 2016,
 A l'extérieur, l'artiste réalise des projections (dispersions) sonores de nuit sur les arbres et de la fumée (The Influence Machine, depuis 2000-2002).
VOIR UNE VIDÉO DE "THE INFLUENCE MACHINE", 2016



- LECCIA Ange (né en 1952), Nymphea, Nantes, 2007,

Nymphéa consiste en une projection à la surface du canal. Une jeune femme évolue tranquillement dans un environnement aquatique. Cette double présence de l’eau, dans l’image et comme support de l’image, produit un effet troublant. La lumière de la projection joue à la surface mouvante de l’eau, hommage perceptible aux recherches picturales de Claude Monet.
Cette ondine est incarnée par Laetitia Casta, icône de notre société, devenue ici nymphe mythique contemporaine.




- L'œuvre comme fenêtre sur le paysage réel

- BUREN Daniel (né en 1938), Shakkei ou Emprunter le paysage, 1985.

Le mot japonais Shakkei désigne une tradition des jardins nippons
consistant à inclure au travers d’ouvertures aux formes variées,
le paysage proche et lointain de l’arrière-plan dans le jardin, 
en donnant une impression d’infini.


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- IRWIN Robert (né en 1928), 1° 2° 3° 4°, 1997, 
trois ouvertures découpées dans les vitres teintées de la galerie, 292.1 × 812.8 × 561.3 cm,
 San Diego, Museum of Contemporary Art.

Les découpes cadrent la vue mais font également entrer la lumière, l'air et le paysage dans la galerie.


- TURRELL James (né en 1943), Deer Shelter (Abri de cerfs), 2006,
Wakefield (Angleterre), Yorshire Sculpture Park.

Le refuge du XVIII° siècle du Parc a été transformé par l'artiste en Skyspace.
Depuis les années 1970, l'artiste a réalisé plusieurs dizaines de Skyspaces, des chambres d'observation du ciel, soit en investissant des bâtiments existants, soit en construisant une architecture adaptée. Les murs neutres sont pourvus de bancs permettant d'accueillir une ou plusieurs dizaines de visiteurs. Une ouverture géométrique perce le plafond et encadre le ciel, comme un trompe-l’œil. L'observation silencieuse et méditative se fait surtout au lever et au coucher du soleil. Des lumières artificielles colorées (LED), dans certains Skyspaces, viennent modifier la perception de la lumière.


- ELIASSON Olafur (né en 1967), Your Rainbow Panorama, 2006-2011,
Cette œuvre pérenne est située sur la terrasse du Aros Kunstmuseum à Aarhus, Danemark.

 Elle est constituée d'un couloir vitré permettant un panorama à 360° sur la ville 
mais au-travers de vitres teintées qui déclinent toutes les nuances du cercle chromatique.



L'œuvre comme paysage réinventé 

-  SHAW Jeffrey (né en 1944), The Legible City, 1989-91, 
installation vidéo interactive.
 
Le spectateur en pédalant avance et choisit son parcours dans les rues d'une ville virtuelle
projetée sur écran, calquée sur le plan d'une ville réelle mais faite de lettres de l'alphabet.
- MASSARD Didier (né en 1953), La Cascade, 2001,
tirage chromogénique contrecollé sur aluminium, 96x120 cm,
photographie de maquette minutieuse en cire.

- FONTCUBERTA Joan (né en 1955), Orogenesis Pollock, 2002,
épreuve chromogénique, 75x100 cm.

Dans cette série, l'artiste utilise plusieurs logiciels (dont  "Terragen", créé pour des applications militaires et scientifiques), permettant de construire des paysages en 3D à partir de cartes géographiques en 2D. Il détourne l'usage du logiciel en partant de diverses textures, photographies de son anatomie et de peintures célèbres.



- L'œuvre comme paysage recréé



- DE MARIA Walter (né en 1935), Earth Room, 1968,
Galerie Heiner Friedrich, Munich, 50 m3 de terre emplissant la galerie sur une hauteur de 56 cm.


VEILHAN Xavier (né en 1963), La Forêt, 1998,
tissu synthétique, dimensions variables, Genève, Collection MAMCO.

A la lumière des néons, du feutre synthétique gris-brun recouvre irrégulièrement sols et murs et simule, autour de pièces de bois, d'immenses troncs d'arbres sur une surface de 200 m2 au travers desquels le visiteur est amené à circuler, dans une odeur suffocante. Cette forêt fictive est, pour l'artiste, à l'image des forêts européennes actuelles, plantées et entretenues par l'homme.


- ELIASSON Olafur (né en 1967), The Weather Project, 2003,
Londres, Turbine Hall de la Tate Modern, lampes mono-fréquence, feuille de projection, machines de brume, feuille de miroir, aluminium, échafaudages,  26,7x 22,3x 155,4 m.

Un demi-soleil artificiel irradie tout l'espace et se reflète dans le plafond couvert de miroirs (ciel), alors qu'une brume est diffusée partout, modifiant la lumière de son halo. Pour le spectateur, il s'agit tout à la fois de vivre un moment naturel reconstitué (représentation du lever ou coucher de soleil) mais d'en ressentir également les émotions (expérience physique et mentale), le hall devenant un immense terrain de jeu (reflets dans les miroirs) et de méditation (immersion dans la lumière ne permettant que la vision en jaune et noir).
L'installation in situ fait également écho à l'ancienne affectation de l'endroit (salle des turbines d'une usine électrique) ainsi qu'au "brouillard londonien".
VOIR UNE VIDÉO DE "THE WEATHER PROJECT", 2003



- AZIZ+CUCHER ((AZIZ Anthony, né en 1961 et CUCHER Sammy, né en 1958) Synaptic Bliss : Vilette, Paris, 2004,
installation vidéo à 4 canaux avec son surround, boucle de 16 minutes, dimensions variables.

 L'installation visuelle (vidéos) et sonore (bruits, musiques) reconstitue un techno-jardin immersif de bien-être constitué de 4 panneaux pour les 4 saisons. Les vidéos sont constituées du défilement et de la fusion d'images numériques fixes (nocturnes, paysages et détails) retouchées, colorisées et animées. Il y a volonté d'un jeu intérieur-extérieur, d'une part avec ce jardin dans une pièce, ces panneaux ouverts avec projection recto-verso et le jeu paysages grandioses et microscopiques mais également par la volonté de fusion du corps du spectateur dans l'oeuvre.
VOIR UNE VIDÉO


- GREAUD Loris (né en 1979), La Bulle Foret de poudre à canon, 2008,
exposition Cellar Door, Paris, Palais de Tokyo.

Une lueur attire vers le fond de la pièce : des arbres recouverts d'un composite élaboré à partir de poudre à canon se dressent sous un ballon lunaire suspendu au plafond. Le visiteur entre dans un conte de fée. Il parcourt cette forêt sans savoir où elle mène et ce qui l'attend. Il imagine mille choses, influencé par son propre vécu et son imaginaire collectif. 


- RIST Pipilotti (née en 1962), Pour Your Body Out, New York, MoMA, 2008,
Exposition solo de l'artiste, installations monumentales (liées à l'architecture) et immersives.

 Flot d'images vidéo HD projetées au ralenti, sur une musique océanique d'Anders Guggisberg, reliant le corps à l'environnement naturel (corps de l'artiste, animaux, paysages, images abstraites) dans l'idée de paradis retrouvé où le spectateur peut s'asseoir, se coucher, voire danser et chanter.
VOIR LA VIDÉO DE "POUR YOUR BODY OUT", 2009


- ELIASSON Olafur (né en 1967), Riverbed, 2014,
installation in situ, envahissant l'aile sud du Louisiana Museum of Modern Art,

avec le paysage du lit d'une rivière presque à sec (jeu intérieur/extérieur),
 amenant la participation du spectateur (perception, déplacement), son expérience de l'espace,
 du réel, et "sa prise de conscience de sa présence dans l'instant".


- LÉVÊQUE CLAUDE (né en 1953), Le bleu de l'œil, 2015,
dispositif in situ, Musée Soulages, Rodez,

entrée rabaissée, transformation de l'espace d'exposition en prisme triangulaire, partie haute des cloisons découpée et rétro-éclairée en orange pour former une ligne d'horizon au soleil couchant, lignes de néon bleu en zig-zag, l'artiste est "intéressé par la sensation qui doit être à la fois physique et mentale. Je me demande comment est-ce que je peux jouer avec l'espace et le transformer au moyen de la couleur, de la lumière et de ce genre d'interférences".


- TEAM LAB (collectif depuis 2001), Floaling Flower Garden 2015,
Tokyo, rétrospective au Miraikan National Museum of Emerging Science and innovation.

TeamLab est un collectif d'artistes japonais, dirigé par Toshuyuki Inoko, composé de spécialistes tels que des programmeurs (ingénieurs d'interface utilisateur, ingénieurs de base de données, ingénieurs de réseau, ingénieurs de matériel, ingénieurs de vision informatique, architectes de logiciels), des mathématiciens, des architectes, des animateurs CG, des designers Web, des graphistes, des artistes, des éditeurs et bien d'autres.

Le spectateur entre dans l'installation sonore (musicale) et se retrouve immergé dans un jardin formé de 2300 fleurs suspendues et vivantes.
Du fait de la détection du corps du visiteur par des capteurs, les fleurs se lèvent à son approche, créant des vides où le visiteur se retrouve entouré d'une jungle paradisiaque colorée et odorante.



- TEAM LAB (collectif depuis 2001), Flowers and People, 2015,
interactive digital installation, endless, California, 2016.

TeamLab est un collectif d'artistes japonais composé de spécialistes tels que des programmeurs (ingénieurs d'interface utilisateur, ingénieurs de base de données, ingénieurs de réseau, ingénieurs de matériel, ingénieurs de vision informatique, architectes de logiciels), des mathématiciens, des architectes, des animateurs CG, des designers Web, des graphistes, des artistes, des éditeurs et bien d'autres.

Cette œuvre est en constante évolution : sur une période d'une heure, se déroule une année de floraison. Sans personne, cette installation est un espace sombre et nu. Lorsque les gens entrent dans la salle, les fleurs apparaissent autour d'eux et commencent à se répandre sous leurs pieds. Lorsque les fleurs sont approchées par quelqu'un, elles se propagent dans cette direction et forment des connexions. Les fleurs poussent, bourgeonnent et fleurissent avant que leurs pétales ne commencent à se faner et finissent par tomber. Le cycle de croissance et de désintégration se répète à perpétuité. Lorsque le spectateur est immobile, les fleurs se multiplient, poussent et s'épanouissent. Lorsque le spectateur se déplace, les fleurs commencent à se faner, à mourir et à s'évanouir. Cette œuvre est en continu, ce n'est ni une animation préenregistrée ni une boucle. Le travail est composé en temps réel par un programme informatique. L'interaction entre le visiteur et l'installation provoque des changements continus dans le déroulement. Les états visuels précédents ne peuvent jamais être reproduits et ne se reproduiront jamais.
VOIR LA VIDÉO DE "FLOWERS AND PEOPLE", 2015


- HEHE (duo germano-britannique, Paris, Helen Evans née en 1972 et Heiko Hansen, né en 1970), 
Absynth, 2016, fiction climatique immersive.

"Absynth" est un diorama à grande échelle qui reproduit l’espace d’une forêt. Dans cet environnement à la fois réel et abstrait, des événements climatiques artificiels surviennent faisant référence aux séquences météorologiques fantomatiques telles que la pluie acide ou les nuages toxiques. Le public se trouve ainsi devant une séquence où la végétation fluorescente s’accorde aux tonalités vertes et vénéneuses d’une atmosphère en lévitation, où la gravité semble s’être inversée.


- CHEVALIER Miguel (né en 1959), Extra-natural, 2018,
Exposition "Artistes et Robots", Paris, Grand Palais, 2018,
oeuvre de réalité virtuelle générative et interactive.

Des fleurs imaginaires poussent, vivent et meurent 
et se courbent quand le mouvement d'un spectateur est détecté