mardi 2 août 2016

563-TSPÉ-LE CORPS PARTIEL OU FRAGMENTÉ-1-1900-1960





- GÉRICAULT Théodore (1791-1824), Têtes de suppliciés décapités (femme et homme), 1818-1819,
période d'élaboration du Radeau de la Méduse (1819),
corps disséqués de l'hôpital Beaujon voisin,
huile sur toile, 50x61 cm, Musée de Stockholm, National Museum.

- GÉRICAULT Théodore (1791-1824), Morceaux anatomiques ou Etude de bras et de jambes, 1818-1819,
période d'élaboration du Radeau de la Méduse (1819),
corps disséqués de l'hôpital Beaujon voisin,
huile sur toile, 37,5x46 cm, Rouen, Musée des Beaux-Arts.


 - GÉRICAULT Théodore (1791-1824), Etude de pieds et de main, 1818-1819,
période d'élaboration du Radeau de la Méduse (1819),
corps disséqués de l'hôpital Beaujon voisin,
huile sur toile, 52x64 cm, Montpellier, Musée Fabre.

 - GÉRICAULT Théodore (1791-1824), Etude de bras coupé et de main droite, 1818-1819,
période d'élaboration du Radeau de la Méduse (1819),
corps disséqués de l'hôpital Beaujon voisin,
huile sur toile, 54x64 cm, Paris, Collection particulière.



Dans l'art des XX° et XXI° siècle, le fragment de corps est rarement dû à la destruction du support mais bien plutôt au processus même de création qui voit dans le morceau une oeuvre aboutie. Le fragment concentre l'esthétique, la symbolique et la puissance du tout et la figure reste partielle, incomplète.
S'il y a parfois, comme chez Rodin (1840-1917), la volonté d'égaler la qualité des fragments archéologiques de statues antiques, les artistes traduisent bien souvent une simplification des formes (primitivisme, abstractisation) déduite du mouvement, de l'affirmation de la matière, de la démultiplication des points de vue ou de la fusion du corps avec le décor.

Le fragment est porteur d'un message soit morbide (morceaux de chair ou corps humains amputés dus à la dissection, la décapitation, la mutilation due aux bombes et horreurs de la guerre ou à la torture et au meurtre rituel, corps d'animaux naturalisés ou disséqués), soit érotique (nudité, parties sexuelles mises en évidence voire démultipliées, emboîtées, mythe de Pygmalion/Galatée, utilisation de poupées ou de mannequins féminins) ou les deux à la fois.
Unique ou multiplié, isolé ou hybridé avec chose ou objet, le corps fragmenté devient onirique, dans la lignée de l'art fantastique de Jérôme Bosch (1450-1515) et de l'art métaphysique de Giorgio de Chirico (1888-1978). 




    
- RODIN Auguste (1840-1917), Assemblage, Adolescent désespéré et enfant d'Ugolin autour d'un vase, vers 1900 (1895-1905 ?),
plâtre et poterie, 45,8x46,6x27,5 cm, Paris, Musée Rodin,

- RODIN Auguste (1840-1917), La Colonne Saint Jean au Pavillon de l'Alma, 1900,
épreuve photographique d'Eugène Druet (1868-1916), 18x24 cm, Paris, RMN-Grand Palais,
le plâtre de 85 cm de haut est exposé au sommet d'une colonne corinthienne.


    
- RODIN Auguste (1840-1917), La Cathédrale ou L'Arche d'Alliance, 1908,
pierre, 64x29,5x31,8 cm, Paris, Musée Rodin,
pierre conservant les traces d'outils, avec deux mains droites différentes,
 prêtes à se joindre en un geste de prière et formant un vide central évoquant les voûtes des cathédrales gothiques.

- RODIN Auguste (1840-1917), Torse de Jeune femme cambrée, grand modèle, 1909
bronze, patine verte granuleuse, fonte Alexis Rudier, 1910, 86x48,1x32,2 cm, Paris, Musée Rodin,
issue d'une Damnée foudroyée, cette figure agrandie, à la patine granuleuse, voit ses bras et jambes supprimés,
sa cambrure et sa poitrine accentuées mais les résidus de matière (traces de mains) sur les hanches conservées.


- BRANCUSI Constantin (1876-1957), La Muse endormie, 1910,
bronze poli, 16 x 25 x 18 cm, Paris, MNAM.

- BRANCUSI Constantin (1876-1957), Princesse X, 1909-1915,
marbre, 61,7 x 40,5 x 22,2 cm, Lincoln, University of Nebraska.


- DE CHIRICO Giorgio (1888-1978), Le Chant d'amour, 1914,
huile sur toile, 73x59,1 cm, New York, MoMA.

- DE CHIRICO Giorgio (1888-1978), Les Muses inquiétantes, 1918,
huile sur toile, 97x66 cm, Collection privée.


- MORANDI Giorgio (1890-1964), Nature morte métaphysique avec mannequin, 1918,
huile sur toile, 71,5x61,5 cm, Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage.



- PICASSO Pablo (1881-1973), Portrait d’Ambroise Vollard, 1910
huile sur toile,  92 x 65 cm, Moscou, musée des Beaux-Arts Pouchkine.

- CARRA Carlo (1881-1966), Simultaneità, La donna al balcone, 1912,
Milan, Collection R.Jucker.



- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Nu descendant un escalier, n° 2, 1912,
huile sur toile, 147x89, 2 cm, Philadelphia Museum of Art.

- BOCCIONI Umberto (1882-1916), Formes uniques de continuité dans l'espace, 1913,
bronze, 112x88x40 cm, New-York, MOMA.


- DIX Otto (1891-1969), Les joueurs de skat ou Invalides de guerre jouant aux cartes, 1920,
huile et collage sur toile mesurant 117x87 cm, Berlin, Neue Nationalgalerie.

- DIX Otto (1891-1969), La Rue de Prague, 1920,
 huile sur toile et collages, 81x101 cm, Stuttgart, Galerie der Stadt.


    
- MAN RAY (1890-1976), Porte-manteau, 1920,
épreuve gélatino-argentique, 40,4x26,9 cm, Paris, MNAM.

- MAN RAY (RUDZITSKY Emmanuel dit, 1890-1976), Indestructible objet, 1923/1959,
métronome et photographie, 22,2x12 11x cm, Paris, MNAM.


- MAN RAY (1890-1976), Minotaure ou Torse, 1933,
photographie parue dans la revue Minotaure, n°7, juin 1935.


- LÉGER Fernand (1881-1955), MURPHY Dudley (1897-1968) et MAN RAY (1890-1976), Ballet mécanique, 1924,
film 35 mm, noir et blanc, muet, de 16 mn.
VOIR LE FILM ICI


 - ERNST Max (1891-1976), Anatomie d'une jeune mariée, 1921,
illustrations de magazines avec rehauts de gouache et de mine graphite, découpées et collées sur papier,
10,7x7,8 cm, Paris, MNAM.

 - ERNST Max (1891-1976), Femme, vieillard et fleur, 1924,
huile sur toile, 97x130 cm, New York, MoMA.


 - ERNST Max (1891-1976), Capricorne, 1948/1964
bronze, 245x207x157 cm, Paris, MNAM.


- MAGRITTE René (1898-1967), La preuve éternelle, 1930,
cinq peintures sur toile, indissociables, 160x30 cm, Houston (Texas), The Menil Collection.

- MAGRITTE René (1898-1967), Les marches de l'été, 1938,
huile sur toile, 60x73 cm, Paris, MNAM.


- DALI Salvador (1904-1989), Le spectre du sex-appeal, vers 1934,
 huile sur bois, 17,9 x 13,9 cm, Figueres (Espagne), Fondation Gala-Salvador Dali.

- DALI Salvador (1904-1989), Construction molle aux haricots bouillis - Prémonition de la Guerre Civile, 1936,
huile sur toile, 100x99 cm, Philadelphia Museum of Art.


 - DALI Salvador (1904-1989), Le Sommeil, 1937,
huile sur toile, 51x78 cm, Collection privée.


- GIACOMETTI Alberto (1901-1966), Femme qui marche I, 1932 (version de 1936)
bronze, fonte de 1972, 150,3 x 27,7 x 38,4 cm, Paris, Fondation Giacometti.

- GIACOMETTI Alberto (1901-1966), Table (La table surréaliste), 1933
plâtre, 148,5 x 103 x 43 cm, Paris, MNAM.


- GIACOMETTI Alberto (1901-1966), Le Nez, 1947 (version de 1949)
bronze, fonte de 1965, 80,9 x 70,5 x 40,6 cm, Paris, Fondation Giacometti.



- PICASSO Pablo (1881-1973), Figures au bord de la mer, 1931,
 huile sur toile 130 x 195 cm. Musée national Picasso.



        - PICASSO Pablo (1881-1973), Guernica, 1937,
huile sur toile, 371x782 cm, Madrid, Museo Reina Sofia.


- ARP Jean (1886-1966), Torse, 1930,
bronze (années 1960), H : 48,3 cm.

- ARP Jean (1886-1966), Concrétion humaine (torse-fruit), 1934,
marbre blanc, 32 x 56 x 43 cm, Paris, MNAM.


- ARP Jean (1886-1966), Torse préadamite, 1938.


 - BELLMER HANS (1902-1975), Poupée, 1934,
18 photographies en noir et blanc d'une poupée mécanique en construction ou vêtue, accompagnées du titre, Poupée, variations sur le montage d'une mineure articulée, publiées dans la revue Minotaure n° 6, pp 6-31 en décembre 1934.


- BELLMER Hans (1902-1975), La Poupée, 1935-36,
bois peint, papier mâché et différents matériaux, 61x170x51 cm, Paris, MNAM.

- BELLMER Hans (1902-1975), La Mitrailleuse en état de grâce, 1937/1961,
construction en bois peint, métal, papier mâché sur base de bois, 78,5x75,5x34,5 cm,
San Francisco, MOMA.


- MAAR Dora (1907-1997), Sans titre (Main-coquillage), vers 1934,
épreuve gélatino-argentique, 37,5x27 cm, Paris, MNAM.

- SCHALL Roger (1904-1995), photographie de l'Exposition Internationale du Surréalisme, 1938,
avec l'Ultrameuble de Kurt Seligmann (1900-1962) et, à l'arrière, le Cadavre exquis d'André Breton (1896-1966).


- FAUTRIER Jean (1898-1964), Petit nu assis, 1929,
bronze patiné, 17,5x9x10,5 cm, Collection privée.

- FAUTRIER Jean (1898-1964), Tête d'otage, 1943-1944,
plomb sur socle en marbre, 54x29,5x31 cm, Londres, Tate Modern.


- BACON Francis (1909-1992), Trois études de figures au pied d'une Crucifixion, 1944,
huile et pastel sur panneau de bois, 95×73.5 cm chaque, Londres, Tate Modern.


- BACON Francis (1909-1992), Tête VI (portrait d'Innocent X), 1949,
 93.2×76.5 cm, London, Arts Council collection, Hayward Gallery.



- BRAUNER Victor (1903-1966), Loup-table, 1947,
bois et éléments de renard naturalisé, 54x57x28,5 cm, Paris, MNAM.


- RICHIER Germaine (1902-1959), L'Homme-forêt, petit modèle, vers 1945-1949,
épreuve en bronze à patine noire, H : 42,5 cm, Collection privée.

- RICHIER Germaine (1902-1959), La Montagne, 1955-1956,
bronze patiné doré, 185x330 x130 cm, Paris, Galerie Perrotin.



- RICHIER Germaine (1902-1959), La Spirale, 1957,
bronze aspect doré, 288 x 57 x 57 cm sur terrasse en pierre de Soignies, paris, Galerie Perrotin.


- DUCHAMP Marcel (1887-1968), Prière de toucher, 1947,
sein en caoutchouc mousse (latex), collé sur velours noir sur carton,
41,8x34,7x7,1 cm.

- DUCHAMP  Marcel  (1887-1968), Etude pour Étant Donnés : 1 ° la chute d’eau, 2 ° le gaz d’éclairage, 1948-1949,
 cuir peint sur relief en plâtre, monté sur velours, 50 x 31cm, Stockholm, Moderna Museet.



- DUCHAMP  Marcel  (1887-1968), Objet-dard, 1951,
plâtre galvanisé avec incrustation d'un filet de plomb,
7,8x19,7x9 cm. Des répliques en bronze ont été réalisées en 1962.



-  DUCHAMP Marcel  (1887-1968), With my Tongue in my Cheek, 1959,
expression anglaise équivalente à "se mordre la langue pour ne pas rire",
plâtre, crayon sur papier, monté sur bois, 25x15x5,1 cm, Paris, MNAM,
autoportrait, profil et moulage en plâtre de la joue avec des points de crayon
pour indiquer les poils de barbe, dessin et relief (évocation du mythe de Dibutade).

- DUCHAMP Marcel  (1887-1968),  Torture  morte, 1959,
mouches artificielles collées sur plâtre peint (moulage du pied de l'artiste),
 boîte en bois et verre, 29,5x13,4x10,3 cm, Paris, MNAM.



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