jeudi 5 mai 2016

488-LYCÉE APOLLINAIRE : DÉAMBULATION CHORÉGRAPHIÉE À LA COULÉE VERTE





- COROT Camille (1796-1875), Une matinée, la danse des nymphes,1850,
huile sur toile, 98x131 cm, Paris, musée d'Orsay.


UN ARTICLE DE SOPHIE MARTINEZ, PROFESSEUR DE LA SECTION DANSE DU LYCÉE GUILLAUME APOLLINAIRE DE NICE 

Merci tout d'abord à tous les partenaires de cette déambulation : le Rectorat, la DRAC et la Mairie de Nice.
Remerciements à l'équipe de Direction du lycée ainsi qu'à tous les enseignants participants.

JOURNÉE DE LA DANSE DU VENDREDI 29 AVRIL 2016 - 12 h 00 - 13h 30 - NICE CENTRE - COULÉE VERTE

Départ de la déambulation, face à l’entrée des artistes du Théâtre National de Nice, à l'extrémité nord de la place Masséna.
La thématique est centrée autour de la « Mémoire ». A partir d'un patchwork de réflexions autour de cette dernière, les lycéens ont mis en corps les mots autour d’une déambulation chorégraphiée au cœur des états d’âme de l’humanité. Cette déambulation est constituée de 19 stations.





STATION 1 (Coulée verte, face à l’entrée des artistes du TNN)
Présentation rapide du maître de cérémonie :
« Ce passé encore si vivant, pour moi, m'apparaît maintenant comme l'improvisation d'un orchestre de jazz, dont les instruments auraient été perdus et dont une grande partie de l'enregistrement aurait été détruite Ce passé qui était parcouru d'enthousiasme brûlant, de dévouement sans calcul, ressemble à un concert joué une seule fois, et que les spécialistes s'efforcent de reconstituer avec des bribes de documents ou de témoignages. Au terme de leur enquête, peut-être découvriront-ils le nombre et la qualité de l'assistance, la composition de l'orchestre ou le genre de musique exécutée. Mais quelles que soient leur patience et l'exactitude de leurs recherches, jamais plus personne ne percevra dans cette musique la sensibilité particulière des musiciens et de leurs instruments, ni la richesse de sa mélodie et la complexité de son harmonie, tel que, "ce jour-là", elle fut exécutée. Tout au plus pourra-t-on tenter la transcription, plus ou moins exacte, des partitions, mais le déchiffrement de chacune d'elles juxtaposée ne restituera jamais la minute exceptionnelle de leur fusion rythmée. Seuls ceux qui y auront assisté conserveront dans leur tête la plénitude des improvisations de ce concert, sans être capables, à cause de leurs souvenirs déformés et de leur vocabulaire impuissant, de faire partager leur plaisir, figé à jamais dans leur mémoire solitaire ». 
Extrait de, "La mémoire des résistants, l'exemple de Daniel Cordier" in Jean Moulin, L'Inconnu du Panthéon, Paris, Lattès, 1989.
Chorégraphie : Groupe TL1, avec Margaux Flohic, Myléne Mazzocca, Mathilde Calleri.





STATION 2 (Coulée verte, face au mur) :

"Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont des citoyens de Berlin, et c’est pourquoi, en tant qu’homme libre, je suis fier de déclarer : Ich bin ein Berliner ".
Dernière phrase du discours prononcé par John Fitzgerald Kennedy le 26 juin 1963, à Berlin-Ouest faisant référence au mur de Berlin — en signe de soutien et de compassion envers les Berlinois. 


Chorégraphie : Groupe UNSS, avec Roméo Pauline, Flohic Margaux, Aromatario Claire, Saffiotti Noémie, Ortolani Romane, De Michelli Tiphaine, Mazzocca Myléne.







STATION 3 (Coulée verte, près de la statue du David de Michel-Ange) : 

"La vie accorde à chacun de nous quelques rares moments de bonheur total. Ce sont parfois des jours, parfois des semaines. Parfois même des années. Tout dépend de la chance. Leur souvenir nous accompagne à jamais et se transforme en une contrée de la mémoire où nous tentons de retourner le reste de notre existence".
Extrait d'un texte de Marina - Carlos Ruiz Zafón. 

Chorégraphie : solo de Noémie Saffioti.












STATIONS 4 et 5 (Coulée verte, près des jeux d'enfants)


"Que ce soit la haine ou que ce soit l'amour, disais-tu ? Non ! Que cesoit la haine ! La haine est un levier plus puissant que l'amour. Certes, tu pourras l'oublier. Certes, tu voudras essayer de toutes les douceurs, de toutes ces choses fades et sucrées qui resucent, entre langue et luette, les petites cousines sentimentales. Tu te gaveras des berlingots de l'amour ! Et tu les recracheras. Tu les recracheras avec le reste !". 
Extrait de, Vipère au poing, d'Hervé Bazin

Chorégraphie : travail en duo, Ibrahim Zaid, Mahery Ranjamalala.








Chorégraphie : solo de Christella Accot.









STATION 6 (Coulée verte)

"Mais sur le miroir du comptoir, un petit écriteau ravive la mémoire de ce client trop empressé : Surtout n'oubliez pas de payer. Même si vous buvez pour oublier".
Extrait de, Fatras, de Jacques Prévert. 

Chorégraphie : solo de Claire Aromatario.






STATION 7 (Coulée verte)

"Au bout de l’amour il y a l’amour. Au bout du désir il n’y a rien. L’amour n’a ni commencement ni fin. il ne naît pas, il ressuscite. il ne rencontre pas. Il reconnaît. Il se réveille comme après un songe dont la mémoire aurait perdu les clefs. il se réveille les yeux clairs et prêts à vivre sa journée. Mais le désir insomniaque meurt à l’aube après avoir lutté toute la nuit. Parfois l’amour et le désir dorment ensemble. Et ces nuits-là on voit la lune et le soleil".
Extrait de, Au bout de l'amour, de Liliane Wouters. 

Chorégraphie : duo (cf. Emma Lewis Mats’Ek), avec Coralie Colombi et Olivia Roméro.








STATION 8 (Coulée verte)

"Il y a ce qu’on raconte. Et il y a tout ce qu’on ne raconte pas. Chacun bâtit sa légende, mais nous sommes tous des menteurs pathologiques. Il y a ces souvenirs que nous améliorons en les évoquant. Ces moments fades et insignifiants du passé qui deviennent tout à coup lumineux et inoubliables parce qu’avec le passage du temps la mémoire magnifie la réalité". 
Extrait de, Violence à l'origine, de Martin Michaud.

Chorégraphie : solo de Marine Nicastro.









STATION 9 (Coulée verte)

"Il y avait cet émerveillement réel entre eux. Quelque chose qui était le merveilleux des contes, des instants volés à la perfection. Des minutes que l'on grave dans sa mémoire au moment même où on les vit. Des secondes qui sont notre future nostalgie".
Extrait de, La Délicatesse, de David Foenkinos.

"Les souvenirs sont des tableaux accrochés sans ordre ni raison sur les murs lézardés de la mémoire. Ils surgissent juxtaposés et peuplent le vide de nos vies presque achevées".
Extrait de, Alger sans Mozart, de Jamil Rahmani.

Chorégraphie : solo de Romane Ortolani.









STATIONS 10 et 11 (Coulée verte)

"L'histoire ne nous raconte pas l'histoire, elle nous raconte la moitié des faits. L'autre moitié s'est fait couper la langue, son silence est criard. Dans l'antre du savoir, il manque des pièces, des vérités, des versions, une comparaison, une mémoire".
Extrait de, Des problèmes de mémoire, de Rocé, album Identité en crescendo.

Chorégraphie : solo d'Elodie Campisi.








Chorégraphie : solo d'Ibrahim Zaid.









 

STATION 12 (Coulée verte)

"Parfois le Devoir de mémoire fonctionne comme un anesthésiant : il endort la (bonne) conscience, canalise l’indignation vers le passé. Tout occupé à scruter les défuntes années, on s’abstient d’agir ici et maintenant".
Extrait de, Géographie de l'Instant, de Sylvain Tesson.

Chorégraphie : travail de groupe Art du spectacle vivant avec, LLedo Eva, Abdallah Sondes, Baccouche Sarah, Ben Hassen Amani, Yaogo Prisca, Oueslati Syrine, Provenza Aurore, Dennai Anissa, Chavot Léa, Ben Salem Rihem, Mérabet Ines, H’Midouchi Yasmine, Virassamy Amandine, Barla Estelle, Diakhate Safiétou, Laurent Anaitis, Bribri Lina, Chagrin Marie, Papallia Sabrina, Pellici Enora, Jaffari Sofia, Ranjamalala John, Zaid Ibrahim.








STATION 13 (Coulée verte)

"La mémoire des mots se perd, pas celle des émotions".
Extrait de, Les Désorientés, de Amin Maalouf.

Chorégraphie : solo de Margaux Flohic.












STATION 14 (Coulée verte)

"Cette nuit, je ne pouvais dormir tant tu étais présent à ma mémoire, c'était si fort comme impression que j'avais la nette sensation que je n'avais qu'à étendre ma main pour te sentir là tout près. Mon amour, tu ne pourras jamais imaginer avec quelle force je t'aime. Dieu que je t'aime, mon adoré ! Je voudrais me mettre à tes genoux et passer mon temps à t'admirer, à te servir, à t'aimer, à n'être qu'à toi et n'avoir que toi devant mes yeux, ne toucher que toi, ne vivre que par toi que j'aime, toi mon amour. Moi".
Lettre d'Edith Piaf à Marcel Cerdan, le 27 mai 1949. 

Chorégraphie : solo « Mon Dieu », avec Mayssa M’Jot.








STATION 15 (Coulée verte)

"Si nous survivons à cet enfer, pourrons-nous un seul jour l'oublier ? Aurons-nous le droit de revivre comme des gens normaux ? Peut-on gommer la part de mémoire qui trouble l'esprit ? ".
Extrait de, Les enfants de la liberté, de Marc Lévy.

Chorégraphie : solo de Ranjamalala Mahéry.








STATION 16 (Coulée verte)

"La petite fille qui court ainsi toute nue, le regard hagard, hurlant de douleur, vient d'être grièvement brûlée dans un bombardement au napalm. Elle s'appelle Kim Phuc. Elle a neuf ans". 
Extrait de, Conflit vietnamien, Nick Ut Cong Huynh, le 8 juin 1972.

"La mémoire immense, c'est la liaison de tout ce qu'on a été dans un instant, à tout ce qu'on a été dans le moment suivant, états qui liés par l'acte rappelleront à un homme tout ce qu'il a senti pendant sa vie".
Extrait de, Eléments de Physiologie, de Denis Diderot.

Chorégraphie : "Ce que j’ai vu", groupe UNSS avec, Amandine Verrassamy, Marine Nicastro, Charléne Nunes Tavares,Yasmine H’Midouchi, Belinda Ersu, Roméro Olivia, Safietou Diakhaté, Estelle Barla.












STATION 17 (Coulée verte, dans le miroir et les jets d'eau)

"La mémoire, c'est comme l'écho qui continue à se répercuter après que le son s'est éteint".
Extrait de, Carnets, de Samuel Butler. 

Chorégraphie : Duo, en référence à Anne Thérésa de Kersmeker, avec Olivia Roméro et Coralie Colombi.









STATION 18 (Coulée verte, miroir et jets d'eau)
"Les mots tracés sur le papier, plus encore que les paroles, restent gravés dans l'arrière-pays de la mémoire. (...) Certaines phrases, on aimerait les gifler".
Extrait de, Double vie, de Pierre Assouline. 

Chorégraphie : duo de Jebbar Abdeljalil et Romane Ortolani.











STATION 19 (Coulée verte, miroir et jets d'eau)

"Il faut compenser l'absence par le souvenir. La mémoire est le miroir où nous regardons les absents".
Extrait de, Pensées, essais, maximes et correspondance, de Joseph Joubert.

Chorégraphie : solo de Mathilde Calleri.








"Que la trompette du Jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon, et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire ; j'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus ; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même. Être éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables ; qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères. Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur aux pieds de ton trône avec la même sincérité ; et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : Je fus meilleur que cet homme-là".