mardi 17 novembre 2015

420-LE CIMETIÈRE DU CHÂTEAU DE LA VILLE DE NICE-PROJET PÉDAGOGIQUE-4



- Cimetière du Château : banc placé le long du côté oriental de la chapelle de la Sainte-Trinité.





Le Cimetière du Château de la ville de Nice a été conçu aux emplacement anciens de la ville haute et du château. Il échelonne, sur les terrasses de la colline, des tombes bâties et ornées dans un site enchanteur élevé et arboré, baigné de lumière et préservé de l'agitation humaine.

Ce samedi matin 14 novembre, Sophie Martinez, professeur de la section Danse du lycée et moi-même nous rendons au Cimetière afin de circonscrire notre champ d'étude. 

Entre les centaines de tombes réalisées du début du XIX° siècle au début du XXI° siècle, il nous est en effet nécessaire de délimiter tout à la fois un espace géographique de travail chorégraphique et photographique, et de choisir une période historique. 


- Cimetière du Château, Plateau Gambetta : allée externe, côté ouest.


Après une visite approfondie de l'ensemble, nous optons pour une étude ciblée des sculptures funéraires du Plateau Gambetta, au sommet de la colline. Cet espace plus restreint nous permettra de travailler avec les danseuses et les plasticiens dans une proximité immédiate.

Le plateau réunit également des œuvres échelonnées sur une période limitée entre 1890 et 1940, avec une forte représentation de la période 1900-1920. Le nombre important de sculptures de qualité nous obligeant à limiter encore notre choix, nous choisissons ensemble 18 des tombes comprenant des figures humaines (allégories, portraits) représentant des figures féminines et angéliques.



- Cimetière du Château, Plateau Gambetta : allée externe, section nord.


Sophie Martinez imagine alors une déambulation (nord-sud) de ses danseuses dans l'allée externe puis interne du Plateau Gambetta, avec des stations devant chacune des sculptures choisies.



- Cimetière du Château, Plateau Gambetta : parcours chorégraphique envisagé (image Google 2015).


Le travail photographique de mes élèves concernera le mouvement figé des corps de pierre et de bronze des sculptures comme celui du corps de chair des danseuses.



- Cimetière du Château, Plateau Gambetta : allée externe, côté est.


A ce stade du projet, il est désormais nécessaire de préciser la datation et l'auteur des sculptures choisies. Je m'appuierai pour cela sur l'étude détaillée des tombes, l'ouvrage de Jacqueline Cuvier, mes échanges avec Véronique Thuin-Chaudron et les renseignements disponibles sur Internet.

Un certain nombre de renseignements sont d'emblée fournis par les inscriptions des tombes elles-mêmes et les documents en rapport :
- noms des défunts, dates de décès, dédicaces (épitaphes, inters), date d'achat de la concession, signature de l'architecte, du sculpteur ou du marbrier et, exceptionnellement, date de leur réalisation,
- le style de leur architecture mais également de leur sculpture (Éclectisme, Réalisme, Symbolisme, Art Nouveau, Art Déco).



- Cimetière du Château, Plateau Gambetta : allée externe, côté sud.


La plupart des sculptures ne sont ni signées ni datées et il est difficile de déterminer la date précise à laquelle elles ont été érigées, certaines l'ayant été du vivant de leur commanditaire, d'autres après leur décès, à la demande de leur famille, de leurs amis ou de la commune, une ou plusieurs années ou décennies plus tard.

La date de décès n'est de plus qu'indicative car ce sont des tombes familiales qui regroupent l'inhumation de nombreux parents, sans que l'on puisse toujours savoir pour lequel d'entre eux la statue allégorique a été érigée et sans pouvoir toujours distinguer la date d'achat de la concession, de la date de création du caveau et de celle de la date de commande et de l'installation de la sculpture.



- Cimetière du Château, Plateau Gambetta : allée interne, côté est.


Heureusement, nous disposons parfois du portrait sculpté identifiant le défunt ou du nom du sculpteur ce qui permet d'établir un terminus post quem (date la plus haute, la plus ancienne envisageable, comme par exemple la date d'achat de la concession) et un terminus ante quem (date la plus basse, la plus récente, comme par exemple la date de la mort du sculpteur). 



- Cimetière du Château, Plateau Gambetta : allée interne, angle sud-ouest.



Nous disposons enfin parfois de quelques textes descriptifs et de quelques documents iconiques (dessins, photographies ou films anciens). C'est le cas notamment avec les photographies réalisées lors du transfert des restes de Léon Gambetta (1838-1882), le 2 avril 1909, dans le monument offert par la Ville au centre du Plateau qui porte désormais son nom. Ces photographies montrent la présence de tombes environnantes et attestent ainsi leur antériorité à cette date (cartes postales mais également dessin et photos parus dans L'Illustration n°3450 du 10 avril 1909).

Plus intéressant encore est le film documentaire réalisé à Nice par Jean Vigo (1905-1934) et Boris Kaufman (1906-1980) au début de l'année 1930, notamment dans le Cimetière du Château, attestant à cette date de l'existence de 8 des tombes sculptées dont 5 du Plateau Gambetta.


VOIR L'EXTRAIT VIDÉO (5 MN 23) DE LA FIN DU FILM DOCUMENTAIRE DE
 JEAN VIGO ET BORIS KAUFMAN
À PROPOS DE NICE, 1930,
FILM 16 MM, MUET, EN NOIR ET BLANC, DE 23 MN


- Cimetière du Château : ange agenouillé en prière.



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