Pendant quatre mercredis après-midi, de janvier à avril 2014, l’option Arts plastiques facultative fait place à un projet photographique en collaboration avec le photographe professionnel Simon Couvin. Parmi les thèmes de travail proposés, les élèves retiennent celui de la "Référence" et de la "Parodie".
Chaque élève doit élaborer un premier tableau vivant, en
essayant de rester le plus fidèle possible à l’une des œuvres célèbres de l’Histoire de l’Art qui
fondent notre patrimoine commun (dessin, peinture, sculpture ou photographie). La
première étape consiste donc à choisir l’image d’une œuvre figurative puis à en
assurer la mise en scène photographique, avec maquillage, accessoires, décor et
lumière, grâce à la collaboration de ses camarades tour à tour acteurs et
photographes.
Les œuvres repérées datent toutes des du XIX° et XX°
siècles. La plupart des élèves ayant choisi un portrait et se prenant eux-mêmes
pour sujet, l’image à construire devient un autoportrait décalé. Chaque élève
révèle alors tout à la fois son identité individuelle physique et mentale, avec
son désir d’avoir une image magnifiée de lui-même, en référence à une œuvre. Le
processus semble cependant s’inverser car c’est par rapport à cette double identité
que l’œuvre semble avoir été choisie.
Voilà les sacs déballés avec leur lot de maquillage, de
vêtements et d’accessoires. Voilà la salle transformée en studio. Voilà le
rideau noir qui sert de fond et le projecteur qui s’allume. Voilà l’appareil
qui scrute déjà le visage de celui qui va poser. D’un coup, le doute s’installe
et chacun s’interroge. Qui va commencer, suis-je prêt, ai-je tout ce qui m’est
nécessaire, l’œuvre que j’ai choisie me correspond-elle vraiment, vais-je
supporter le regard de l’autre ? Un camarade zoome et fait la mise au
point. Simon donne les conseils de réglage, adapte la lumière et les ombres sur
le visage. Photographes et modèles sont nerveux mais les images sont dans la
boîte.
La deuxième étape consiste à faire cette fois une
interprétation ou une parodie de la même œuvre. La séance est plus détendue.
Certains élèves sont même totalement à l’aise et jouent avec l’objectif avec la
complicité de leur camarade photographe. Certains élèves improvisent sans plus
aucun rapport à l’œuvre choisie mais magie du regard, l’appareil saisit des
instants parfaits.
Avide de recevoir les images réalisées, chaque élève choisit
ensuite les photos à exposer et les
retouche sous les conseils bienveillants de Simon. C’est la dernière étape
avant l’exposition au Théâtre de la Photographie et de l'Image (Nice), en partenariat avec la D.A.A.C. du Rectorat. Voici quelques-unes des photos réalisées.
RAYSSE Martial (né en 1936), Peinture à haute tension (portrait d'Elaine Sturtevant), 1965,
papier photographique, technique mixte et néon (7,5x15,5 cm) sur toile, 162,5x97,5 cm , Amsterdam, Stedlijk Museum.
GHARBI Sarah (née en 1996, élève de TS2) : Référence : "J’ai
choisi cette œuvre car je trouvais que la personne représentée me ressemblait. Pour réaliser la photo j’ai pris des accessoires ressemblant à ceux de
la femme du tableau. J'ai également utilisé, pour refaire le néon, du gel phosphorescent qui grâce à la charge d'un flash d’appareil photo a émis encore plus de lumière. Pour que ma photo soit encore plus ressemblante j’ai
utilisé le logiciel Adobe Photoshop Elements, notamment pour la couleur de la peau".
RENOIR Pierre-Auguste (1841-1919), Portrait de Julie Manet, 1894,
huile sur toile, 55x46 cm, Paris, Musée Marmottan.
DEMARCHELIER Patrick (né en 1943), Couverture de Vogue Paris, détail, 1988,
photographie couleur, modèle, Naomi Campbell.
MOKONO Maria (née en 1995, élève de TSTMG1) : Référence : "Je voulais rendre hommage a mes origines. Cette photo
de Naomi Campbell illustre parfaitement la femme africaine. J'ai essayé de reprendre des éléments de maquillage du modèle (rouge à lèvres, fard à paupières) tout en restant le plus naturelle possible dans une ambiance de clair-obscur. J'ai retouché ensuite numériquement la photographie, en travaillant plus particulièrement la luminosité de mon visage".
MOKONO Maria (née en 1995, élève de TSTMG1) : Parodie : "J'ai voulu évoquer un autre état de la femme africaine. Après un autoportrait sombre et un peu dur, évoquant une femme de caractère, j'ai souhaité réaliser un autoportrait plus lumineux et souriant, au rouge à lèvres plus clair, au maquillage plus festif et à la coiffure plus sophistiquée."
SANCHEZ Miguel Angel (né en 1977), Marina, série L'âme du monde (Printemps arabe, Egypte et Lybie), 2012,
photographie couleur, 100x68 cm.
DJEHICH Ilhem (née en 1996, élève de TES3) : Parodie : "Contrairement à la précédente, cette photographie traduit davantage ma personnalité, grâce à des couleurs claires et une ambiance dégageant de la vie et de la joie. Je me transforme en une mariée
ou une princesse (selon l’œil de celui qui regarde) grâce à un voile mis en
turban, un voile à ma mère sur le dessus, un haut blanc et un diadème ; je garde
le rouge à lèvres rouge pour laisser ma bouche ressortir au travers de tout ce
blanc. Cette photographie n'a subi aucune retouche".
BLANCHE Jacques Emile (1861-1942), Portrait de Marcel Proust (âgé de 21 ans), 1892,
huile sur toile, 73,5x60,5 cm, Paris, Musée d'Orsay.
RUBIO Luis (né en 1996, élève de TS3) : Parodie : "Dans cette photo, j'ai recherché un portrait moins guindé et plus contemporain, en jouant sur une pose moins académique et des accessoires plus insolites. J'ai cependant conservé les fausses moustaches et le fond sombre".
BLUMENFELD Erwin (1897-1969), Décolleté (modèle, Victoria von Hagen), vers 1950,
photographie couleur, 32,4x25,8 cm, Zurich, Edwynn Houk Gallery,
photo publiée dans Vogue New York en 1952.
GHARBI Sarah (née en 1996, élève de TS2) : Référence : "J'ai été séduite par cette photographie de mode à la lumière blanche et au cadrage original. Mon travail a consisté à reconstituer cette ambiance particulière puis à retoucher numériquement la couleur de ma peau."
GHARBI Sarah (née en 1996, élève de TS2) : Parodie : "Au lieu de montrer une personne calme, sereine et en partie anonyme comme sur la première photo, j'ai choisi un portrait de moi pris entre deux moments de pose ; l'expression de mon visage semble la surprise ou la panique et les yeux sont mis en évidence. La lumière et les couleurs sont également différentes, avec un jeu d'ombres plus important et une couleur de peau réaliste".
Vue de l'accrochage le samedi 31 mai 2014 - Vernissage le lundi 2 juin - Exposition d'une semaine au Théâtre de la photographie et de l'Image, Nice
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