mercredi 20 juillet 2011

11-L'IMAGE







I-L’IMAGE VISUELLE - PRÉSENTATION

1-DEFINITION DE L’IMAGE

L’image visuelle est une représentation en 2 dimensions, du monde en 3 dimensions. L’image peut être naturelle (ombre, reflet) ou fabriquée (matérielle ou virtuelle, fixe ou animée). L’image fabriquée n’a pas de vérité, elle n’est pas le réel mais une re-présentation du réel et a toujours un auteur (subjectivité, intention, message, choix plastiques, trucages…) et est le produit d’une technique.
Dans la civilisation actuelle, l’image est partout : dans les albums, les livres, les magazines et les journaux, les affiches et les publicités, les bibliothèques et les musées, le cinéma, la télévision, les consoles de jeux et l’ordinateur (Internet, mails, sites, blogs, réseaux sociaux). Les moyens numériques de création et de stockage d’image sont aisément accessibles et répandus : logiciels de création et de retouche, appareils photo et vidéo, camescope, scanners et imprimantes, téléphones portables avec fonctions Internet, photo et vidéo, clés USB et disques durs externes… L’image numérique est ainsi facilement enregistrable, modifiable, stockable, transportable et reproductible.

2-NATURE DE L’IMAGE

-L’image peut être unique (œuvre d’art originale à la dimension poétique, critique, imaginaire) : dessin, peinture.
-L’image peut être multiple (œuvres d’art, images documentaires, images de communication) : l’image est reproductible artisanalement du fait d’une matrice : estampe, affiche, B.D., photo, film, vidéo, image numérique.
-L’image peut être sérielle (groupe d’œuvres d’art créées par un même artiste sur un même thème ou motif) : dessin, peinture, collage, photo, vidéo, création numérique. 
-L’image peut être séquentielle (enluminures, B.D., roman-photos, vidéo, animation).

3-MOYENS DE PRODUCTION DE L’IMAGE

-Dessin (sur papyrus, soie, parchemin, papier) : crayons, craies, encre, peinture, logiciel de création graphique…
-Estampe (tirage sur papier, sur toile) : gravure sur bois, gravure sur cuivre, lithographie, monotype, linogravure, sérigraphie.
-Peinture (sur paroi, mur, bois, toile, papier, verre…) : à l’encaustique, tempera, à l’huile, gouache, aquarelle, acrylique.
-Mosaïque (tesselles d’émail, verre, céramique) ;  vitrail (pièces de verre).
-Collages (sur papier, bois, toile) : de matières (papier, carton, tissu…), de petits éléments plats (objets, choses), d’images (photocollage).
-Photographies : argentiques (tirage sur papier) : pellicule ; numériques : capteur CDD enregistrant les données sur carte mémoire.
-Images numériques fixes ou animées (créations infographiques, photos - sur écran ou tirage sur papier, films, vidéos – sur écran).
Il y a deux sortes d’images numériques : vectorielles et matricielles.
Dans une image vectorielle, les données sont représentées par des formes géométriques simples, décrites d’un point de vue mathématique. Ces images, essentiellement utilisées pour réaliser des schémas ou des plans (images générées par des logiciels de dessin, cliparts), occupent peu de place en mémoire et peuvent être redimensionnées sans perte d’information (SVG, 16 millions de couleur avec animation et transparence ; WMF, CGM…).
Une image matricielle (ou bitmap) se définit pour sa part par un tableau de points ou pixels (photos numériques et images scannées). L’image numérique a une forme binaire (suite de 0 et de 1) et se définit par sa taille (définition, nombre de pixels en largeur et hauteur ; ex. : 480x640), sa qualité (résolution, nombre de pixels par unité de largeur ; ex. : 72 dpi pour écran, 200 dpi pour impression) et son poids (en kilooctets, ko, et mégaoctets, Mo). L’image numérique a une matrice réalisée par l’ordinateur (logiciel), l’appareil photo ou le camescope, le scanner ou une carte d’acquisition vidéo (source télévision). Les formats de fichiers sont matriciels, JPEG (16 millions de couleurs, pas d’animation ni de transparence), GIF (256 couleurs, avec animation et transparence), PNG (de 256 à 16 millions de couleurs, sans animation mais avec transparence), TIFF (jusqu’à 16 millions de couleurs, sans animation mais avec transparence).

Dessin à la pierre noire, scanné puis colorisé avec Adobe Photoshop.



4-LIENS IMAGE ET TEXTE

Le pictogramme (dessin simplifié) a souvent précédé et entraîné la naissance de l’écriture.
L’image a ensuite souvent accompagné le texte (manuscrits, livres, magazines, journaux), intégré le texte (noms ou paroles apparaissant auprès des figures dans les icônes, les peintures murales, les manuscrits et les estampes ; mots dans les tableaux, les collages, les photomontages ; textes dans les B.D., les panneaux de signalisation et de communication visuelle, les rébus, les affiches électorales, les affiches de propagande ; textes et logos dans les publicités;  texte écrit ou sonore des films, des vidéos…).
L’image  a parfois dessiné les lettres capitales (initiales figurées) ou, à l’inverse, été créée par le texte (calligrammes).

-Du pictogramme à l’idéogramme, schéma d’évolution des signes cunéiformes et hiéroglyphiques
-Manuscrit du XIV° siècle avec les paroles sortant de la bouche en lignes d’écritures, Paris, BNF.

-MAGRITTE René (1898-1967), La trahison des images, 1928-29, huile sur toile, 64,5x94 cm, Los Angeles County Museum of Art.
-HAUSMANN Raoul (1886-1971), ABCD, 1923-1924, encre, repro de photos et imprimés collés sur papier, 40,4x28, 2 cm, Paris, MNAM.

                           
-CORBEYRAN Eric (scénariste, n é en 1964) et FORMOSA Gil (illustrateur, né dans les années 1960), Planche bd extraite de Double Gauche,  tome 1Dustin, Editions Dargaud, 2006.
-Publicité Chanel, pour son parfum « Coco Mademoiselle », Keira Knightley est « Coco Mademoiselle », 2008.

-Manuscrit des Moralia in Job de l'abbaye de Cîteaux, initiale R de l'Epître dédicatoire, 1111, Dijon, BM, Ms 168, f 4v.
-APOLLINAIRE Guillaume (1880-1918), Calligramme, 1918.



5-SENS DE L’IMAGE

-L’image renvoie à un monde réel (figures, choses, objets)
-L’image renvoie à un monde imaginaire (mythe, rêve, fantasme, science-fiction, hybridation, abstraction).
-L’image illustre des textes (Les Métamorphoses d’Ovide pour les mythes antiques, La Bible, pour la religion chrétienne…).
-L’image renvoie à un monde artistique, par la référence (évocation d’éléments, de la composition ou du style d’une ou de plusieurs œuvres d’art ; citation, détournement, pastiche), ou l’interrogation sur les codes de l’image (représentation, modelé, perspective, mise en abyme, lien au texte,).
-L’image renvoie à un monde symbolique :
allégories : représentations figurées évoquant un élément abstrait ou un élément peu facile à représenter (idée, sentiment, état) comme la Justice représentée par une femme tenant une balance, le fleuve, évoqué par une divinité mythologique masculine et âgée, le vent, par un personnage soufflant de ses joues gonflées, la représentation des Vices et Vertus par des personnages et des animaux, l'évocation de la vie humaine vaine et éphémère par des Vanités (natures mortes rappellant de se détourner des nourritures terrestres éphémères pour se consacrer aux nourritures spirituelles ).
métonymies : un élément pour un autre, une partie évoque le tout. L’image fragmente le monde par son cadrage restreint et sa représentation partielle.

-ERNST Max (1891-1976), L'éléphant Célébès, 1921, huile sur toile, 125,4x107, 9  cm, Londres, Tate Gallery.

-DUCHAMP Marcel (1887-1968), L.H.O.O.Q. ou La Joconde aux moustaches, 1919, mine de plomb sur une reproduction de 19,7x12, 4 cm, Collection particulière.
-MORIMURA Yasumasa (né en1951), Mona Lisa in its origin, 1988, l’une des 3 photos, 290x200 cm, New-York, Galeria Luhring Augustine.
-ESCHER Cornelis (1898-1972), Concave et convexe, 1955, lithographie, 28x33, 5 cm.
-MAGRITTE René (1898-1967), L'appel des cimes, 1942, huile sur toile, 66x56 cm, collection particulière.

-GREEFHORST Pauline (née dans les années 1980), Sarah, vers 2009, photographie noir et blanc (mise en abyme).
-TITIEN (ca 1488-1576), Allégorie de la Prudence, vers 1550-70 (Passé-Présent-Avenir ; 3 âges de l’homme et Anticipation-Intelligence-Mémoire ; triple bête loup-lion-chien allégorie de la Prudence), huile sur toile, 76,2x68, 6 cm, Londres, National Gallery.
-BOUGUEREAU William (1825-1905), Le retour du printemps, 1866, huile sur toile, 201x117 cm, Omaha, Joslyn Art Museum.
-LEE Russell (1903-1986), Les mains d'une fermière de l'Iowa, 1936, photographie en noir et blanc réalisée dans le cadre de l’enquête sociale de la Farm Security Administration lancée par Roosevelt, pour lutter contre la grande dépression des années trente (Crise de 1929).



II-LES STATUTS DE L’IMAGE - L’IMAGE EST UNE ŒUVRE D’ART 

1-UNIQUE

-Œuvre d’art unique : œuvre originale, dessin, peinture.
-Œuvre d’art unique mais cachant une autre image (anamorphose, tableaux réversibles, images doubles, paysages antropomorphes).
-Œuvre d’art unique mais constituée de la répétition d’images identiques ou semblables, images (peintures, installations vidéo - œuvres utilisant la diffusions d’images fixes ou animées sur écrans, créations numériques.

 -DE VINCI Léonard (1452-1519), La Joconde, vers 1503-06, huile sur bois, 77x53 cm, musée du Louvre, Paris.

 -HOLBEIN Hans (1497-1543), Les Ambassadeurs, 1533, huile sur bois, 209x207 cm, Londres, National Gallery (et vision latérale).

-ARCIMBOLDO Giuseppe (ca 1530-1593), L'Homme potager 1, 1590, huile sur bois, 25,8x24, 2 cm, Cremone, Museo Civico Ala Ponzone.
-DALI Salvador (1904-1989), Marché d'Esclaves avec le buste invisible de Voltaire, 1940, St-Petersburg (USA) The Salavador Dali Museum.

-ESCHER Cornelis (1898-1972), Mosaique 1, mezzotinte, 1951, 14,5x20 cm.
-HOCKNEY David (né en 1937), Mother 1, Yorkshire moors, 1985, collage photographique, propriété de l'artiste.

-LAFONTAINE Marie-Jo (née en 1950), Les larmes d'acier, 1986-87, installation vidéo et son.
-LawickMüller (LAWICK Friederike van, née en 1958, et MÜLLER Hans, né en 1954), La Folie à deux, 1992-96, morphing en 16 images.



2-SÉRIELLE

Groupe d’œuvres créées par un artiste sur un même thème ou un même motif, et constituant un ensemble avec des caractèristiques communes mais également des variantes (différences) : dessin, peinture, tapisserie, collage, photo, vidéo, création numérique. 
L’artiste s’attache à une même recherche qu’il poursuit d’œuvre en œuvre, au-travers d’estampes, de peintures, de photographies, de tapisseries. La présentation de l’ensemble des œuvres de la série (exposition de la série peinte, portfolio ou livre édité regroupant des estampes) accentue l’idée d’unité et de répétition mais chaque œuvre est autonome et bien souvent vendue séparément. En photographie, c’est en général la répétition d’un même processus, avec un même sujet, un même point de vue.
Certaines séries sont de véritables suites et présentent une chaîne dans laquelle chaque œuvre est liée à la précédente par la narration, ou par la continuité du motif.
Certains artistes ont une démarche tellement ciblée sur des éléments plastiques restreints que leur vie entière a été consacrée à un même motif ou une même recherche.



-HOKUSAI Katsushika (1760-1849), Les 36 Vues du Mont Fuji, trois des 36 estampes à cerne bleu et dix estampes supplémentaires à cerne noir, 1829-1833, gravure sur bois en couleur, 25x378cm avec les marges, Paris, BNF.  1/46, La grande vague de Kanagawa- 2/46, Le Fuji rouge dans une embellie. 8/46, La rivière Tama dans la province de Musashi.


-MONET Claude (1840-1926), Trois des 28 vues de La Cathédrale de Rouen, 1892-93. 1- Cathédrale de Rouen, Le portail, effet du matin, huile sur toile, 110x73 cm (vers 8h45), Collection Erst Beyeler. 2-Cathédrale de Rouen, huile sur toile, 107x63 cm (vers 14h30), Collection privée. 3- Cathédrale de Rouen, effet de soleil, fin de journée (vers 17h45), huile sur toile, 100x65 cm, Paris, Musée Marmottan.


-WARHOL Andy (1928-1987), Marilyn, 1967, 10 sérigraphies de 91,5x91, 5 cm (exposition de Londres en 2007), New-York, MOMA.

-BECHER Bernd et Hilla (nés en 1931 et 34), 12 châteaux d'eau, 1970-1998, photo noir et blanc, 40x30 cm, tirage argentique, FRAC Lorraine.
-AZIZ + CUCHER (AZIZ Anthony, né en 1961 et CUCHER Sammy, né en 1958), Sans titre, 1994-1995, série « Dystopia », image numérique, tirage cibachrome 110x140 cm.


-Tapisserie de l'Apocalypse (de Saint-Jean), commandée vers 1373-77 pour Louis Ier d'Anjou et achevée en 1382 dans les ateliers de Nicolas Bataille, d'après les cartons de Hennequin de Bruges, Angers, château et musée de l’Apocalypse.


-OPALKA Roman (né en 1931) : - Détails, depuis 1965 -1-470x401, et - Autoportraits photographiques.

-MONDRIAN Piet (1872-1944) : -Composition A, avec noir, rouge, gris, jaune et bleu, 1920, huile sur toile, 91,5x92 cm, Rome, Galerie nationale d'art moderne et contemporain. - Composition avec rouge, jaune et bleu, 1921, huile  sur toile, 39x35 cm.

-SOULAGES Pierre (né en 1919) : - Peinture, 2005, 300x279 cm.  - Peinture, 14 août1979, 162x310 cm, Antibes, Musée Picasso.



3-MULTIPLE

Œuvre d‘art multiple : certaines œuvres sont volontairement reproduites par l’artiste lui-même ou à sa demande.

-L’estampe : En Europe de l’Ouest, dès les XIV°-XV° siècles, les artistes cherchent à faire connaître leurs œuvres (dessins originaux ou retranscriptions dessinées de leurs œuvres peintes) en les multipliant pour qu’elles voyagent et se vendent plus facilement : c’est le cas des estampes, (gravure sur bois ou xylographie, gravure sur métal, puis, en plus dès le XIX° siècle, lithographie, linogravure, et sérigraphie) qui à partir d’une matrice unique, reproduisent, sur papier ou sur un autre support, un dessin en noir et blanc ou en couleur. Il est à noter que le graveur n’est pas toujours le créateur du dessin mais un artisan spécialisé qui le reproduit. Le tirage est souvent limité à quelques unités, quelques dizaines ou quelques centaines d’épreuves (dont 10% pour l’artiste), souvent numérotées et signées, et chacune d’entre elles est considérée comme une œuvre originale, réalisée et multipliée par l’artiste ou sous son contrôle (qualité d’impression, couleurs…). Il est à noter qu’il existe cependant, depuis le XIX° siècle, un type d’estampe à impression unique, appelée pour cette raison monotype (empreinte unique par pression d’une feuille de papier 
sur un dessin réalisé à l’encre ou à la peinture sur une plaque en métal, verre ou plexiglas).

-DURER Albrecht (1471-1528), Adam et Eve, 1504, gravure sur cuivre, 25,2x19, 4 cm, Amsterdam, Rijksmuseum.
-REMBRANDT (1606-1669), L'Annonciation aux bergers, 1634, 3/3 états, eau-forte, pointe sèche et burin, 26,2x21,8 cm, BNF.
-MUNCH Edward (1863-1944), Le cri, lithographie de 1895 publié dans « La Revue Blanche », d'après sa peinture de 1893.
-TOULOUSE-LAUTREC Henri de (1864-1901), Jane Avril, 1893, lithographie en couleur, 130x95 cm.

-PICASSO Pablo (1881-1973), Le vieux roi, 1963, linogravure, 64x53 cm.
                     

-La tapisserie et la broderie d’art : la tapisserie (œuvre réalisée sur un métier à tisser avec des fils de couleur couvrant la totalité de la surface) et la broderie (œuvre réalisée aux points d’aiguille avec  des fils de couleur ne recouvrant pas la totalité de la surface du support) reproduisant en un certain nombre d’exemplaires le carton à taille rélle (dessin original en couleur) réalisé par un artiste.

-Scène champêtre, cueillette des cerises, l’une des 4 tapisseries de Beauvais de la seconde moitié du XVIII siècle, d'après des cartons de HUET Jean-baptiste (1745-1811).
-LURCAT Jean (1892-1966), Le chant du monde 1957-66, tapisserie  de « La conquête de l'espace », 1960, 440x1035 cm, Aubusson, Angers Musee Jean Lurçat


-La photographie et le cinéma : la photographie (inventée vers 1825) est, par nature, une œuvre reproductible. Comme pour une estampe, l’artiste photographe limite le nombre de tirages sur papier, contrôle leur qualité et les signe (il en est de même pour les créations d’images numériques fixes). C’est également le cas pour les images animées, un film (cinéma inventé vers 1890) ou une vidéo d’artiste (depuis les années 1970).
La photo et la vidéo peuvent avoir une fonction documentaire : réalisées par un journaliste, un historien ou un enseignant, elles représentent  une œuvre d’art (peinture, sculpture, architecture…). Réalisées par l’artiste lui-même ou son assistant, elles gardent trace d’une œuvre d’art éphémère (performance, œuvre de Land Art, œuvre in situ temporaire) et sont les éléments exposés.

-NICEPHORE Niépce Joseph (1765-1833), Point de vue du Gras, 1ere photo recensée et non reproductible, 1826-27, vue de sa propriété de Saint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire) prise avec environ 16h de pose, Texas, Université d’Austin.
-LUMIERE Louis (1862-1954), L'arroseur arrosé, 1892, projeté dans la première séance payante de 1895, film muet de 45 s. avec scénario.
-VIOLA Bill (né en 1951), Still from The Crossing (Le passage) 1996, installation video et son, durée : 16 minutes. Cette installation sur deux écrans mis dos à dos présente un personnage (Phil Esposito) venant à la rencontre du spectateur en marchant sur une vingtaine de mètres, s'arrêtant au premier plan, avant que de recevoir sur un écran des gouttes puis des cataractes d'eau (extrait de 6mn sur youtube.com) et sur l'autre s'embraser progressivement, avant disparition totale.



VOIR LE FILM DE (45 S) DE LOUIS LUMIÈRE "L'ARROSEUR ARROSÉ", 1892




VOIR LA VIDÉO DE BILL VIOLA (6 MN) "THE CROSSING", 1996





4-LE MÉLANGE DES GENRES

L’art détourne souvent le statut des autres images et une œuvre a des aspects, volontairement ou non, documentaires (représentation des usages, objets et architectures d’une époque), utilitaires (détournement des codes, utilisation de pictogrammes) ou publicitaires (collages, photomontages, utilisation de textes, peintures et sérigraphies du Pop Art). De plus, les artistes ont parfois créé des œuvres documentaires, publicitaires (Toulouse-Lautrec, Magritte, Warhol) ou de propagande (affiches et peintures, art officiel des révolutions et des dictatures). Enfin, la publicité, à son tour, a utilisé toutes les formes d’art et récupéré et détourné les grandes œuvres (peinture, dessin, BD, photo, sculpture…) du patrimoine mondial (utilisation, imitation, style)à des fins mercantiles et a contribué ainsi à leur diffusion.




-BRUEGEL Peter l'Ancien (1525-1569), Le repas de noces, huile sur toile, 114x164 cm, Vienne, Kunsthistorisches Museum.
-WESSELMAN Tom (né en 1931), Still life n 18, 1962.




-DE VINCI Léonard (1452-1519), Vol d’oiseaux, vers 1505, codex de la bibliothèque de Turin.
-Levi s International jeans, publicité des années 1970, Agence Youg & Rubicam, San Francisco, détournant l’œuvre de MICHEL-ANGE Buonarroti (1475-1564), La création de l'Homme, 1508-12, détail du plafond de la Chapelle Sixtine.




III-AUTRES STATUTS DE L’IMAGE

1-L’IMAGE DOCUMENTAIRE 


Elle donne des renseignements, des explications historiques, ou scientifiques, une image représentative (qui se veut objective mais ne l’est pas), comme les cartes postales d’une région, les dessins, schémas, et photos des livres de classe, ou les cartes géographiques, routières, les photos d’actualité, une photo de la star à la mode dans les magazines ou les sites Internet.

-Masque à gaz français, origine  tchèque, 1940, taille ordinaire avec étui.
-Exploitation du phosphate de Bach, Quercy, fin XIX° siècle.
-Reproduction du manchot Empereur sur la banquise.
-Photo de Lady Gaga, 2010.



2-L’IMAGE DE COMMUNICATION 

-L’image utilitaire : les pictogrammes, symboles, icones informatiques, sont autant de représentations dessinées schématiques ayant fonction de signe, évitant de longs discours et aidant à la vie quotidienne pour l’orientation, la sécurité, la santé, (signalisation internationale, codes sur panneaux, pancartes, étiquettes, notices, emballages, cartes routières ou météo, tableau de bord, programmes Internet ; code de la route, étiquettes de vêtements, conseils de lavage et de repassage, symboles de produits dangereux, indications de recyclage…) ou signalant l’ambiance d’un message électronique (émoticones, smileys) ou d’un message papier (cliparts).
-Le drapeau identifie un régiment, un quartier, une ville, une région ou un pays, par ses couleurs et son emblème (dessin).
-Le logotype ou logo, est une représentation graphique et publicitaire, née au XIX° siècle, qui sert à identifier de manière unique et immédiate les sociétés, associations, institutions, produits, services, ou événements. Il associe généralement des écritures (typographies), une marque ou un nom disposé d’une manière originale (forme géométrique), et un dessin ou insigne mais se réduit parfois au seul logo ou au seul insigne. Les logos les plus récents utilisent couleur, transparence et reflets.
-L’image publicitaire. Souvent accompagnée d’un slogan (la lettre, le texte sonore, la musique), l’image publicitaire a pour but de faire vendre un produit qu’elle représente ou évoque (dessin, peinture, photographie, sous forme d’affiches, d’encarts dans les magazines et les journaux, d’imprimés dans les boîtes aux lettres ;  film, animation, création numérique diffusés à la télévision, au cinéma et sur Internet). Le message publicitaire relève d'une stratégie de communication, est conçu en fonction d'une cible précise et a pour objectif de susciter chez le destinataire le désir d'acquérir le produit promu.
-L’image de propagande. Souvent accompagnée d’un slogan, l’image de propagande diffuse un message politique auquel elle souhaite faire adhérer la population à force de le marteler.
-L’image électorale montre pour sa part une image du candidat à l’élection, évoque le parti auquel il est rattaché et présente parfois slogan et décor.


-Planche de pictogrammes liés au transport.

-Drapeaux européens.


-Exemples de logos.
-Publicité pour Coca-Cola, 2008.

-FLAGG James Montgomery  (1877-1960), L'Oncle Sam, 1916-1917 (affiche de recrutement pour l’armée des Etats-Unis pendant la Première Guerre mondiale), lithographie en couleur évoquant des personnages du début du XIX° siècle (Andrew Jackson 7e Président des États-Unis et Samuel Wilson le fournisseur de caisses de viande pour l’armée), le visage de l’artiste et les couleurs du drapeau américain.



3-L’IMAGE DÉCORATIVE

Elle décore notre intérieur en ornant les papiers-peints, tapis, affiches, objets.



Créations infographiques en en-tête et pied de page, R.Patin.