dimanche 30 décembre 2012

139-LE MOUVEMENT EN SCULPTURE-4 (Seconde moitié du XX° siècle-2)




A partir des années 1960 (dès les années 50 à New-York et dès 1955 au Japon, avec le groupe Gutaï), le corps devient un médium (performance, happening, évènement, action) répandu en sculpture (Joseph Beuys - Fluxus, Richard Long - Land Art, Actionnisme viennois, Rebecca Horn - Body Art, Giuseppe Penone - Arte Povera, Yves Klein - Nouveau Réalisme...). Le corps de l'artiste devient sculpture vivante mais dans les happenings, le spectateur peut être amené à participer également. Ces actions éphémères ou répétitives sont conservées par des traces photos ou vidéos parfois accompagnées de croquis, de relevés et de notes. 

La sculpture intègre les notions de corps humain en mouvement et de parcours. Avec le Land Art, l'artiste s'intéresse à l'espace du lieu (oeuvre in situ) souvent naturel (loin des parcours balisés des musées et de la notion d'oeuvre-objet) et le découvre intimement par la marche avant d'intervenir dans le paysage tout à la fois support et/ou matériau. Certaines oeuvres créent parallèlement un parcours (Bruce Nauman) parfois à une échelle monumentale (Christo et Jeanne-Claude, Robert Smithson, Richard Serra) à destination du spectateur, multipliant pour lui les points de vue et les expériences sensorielles. Ce dernier fait alors partie intégrante de l'oeuvre et finalise une oeuvre qui n'existe pas sans lui.


YVES KLEIN


KLEIN Yves (1928-1962), Anthropométries, performance en public du 9 mars 1960, Paris, Galerie Maurice d'Arquian.
Sous la direction de l'artiste, deux femmes utilisées comme des pinceaux-vivants, s'enduisent le corps de peinture bleue puis s'appliquent sur des supports au sol et au mur, imprimant leur empreinte (sans les bras). Pendant ce temps, neuf musiciens jouent la "Symphonie monotone", formée d'un son continu suivi d'un énorme silence.

KLEIN Yves (1928-1926), Anthropométrie de l'époque bleue, 1960,
 pigment pur et résine synthétique sur papier monté sur toile, 155x281 cm, Paris, MNAM.


RICHARD LONG

LONG Richard (né en 1945), A line made by walking, England, 1967.
(Lors d'une marche de plusieurs heures dans le paysage, l'artiste imprime la trace de son corps en foulant l'herbe selon une ligne droite puis garde souvenir de sa performance par la photo).


GIUSEPPE PENONE


PENONE Giuseppe (né en 1947), Il poursuivra sa croissance sauf en ce point, Alpes Maritimes, 1968 et photo de 1978.
(Après avoir exercé une pression sur l'arbre avec sa main, l'artiste lui substitue un moulage traditionnel en bronze qui continue à exercer la pression au point choisi et modifie avec le temps le mouvement invisible lié à la croissance de l'arbre).


REBECCA HORN

HORN Rebecca (née en 1944), Unicorne, 1970-72 et Gants de doigts, 1972 (performances conservées par la trace photo et vidéo).
(L'artiste travaille avec son propre corps - malade - avec des prothèses qu'elle fabrique en bois, cuir, tissu et métal. Ces prothèses sont tout à la fois des extensions et des entraves qui permettent, par le déplacement et le geste, de nouvelles explorations sensorielles du corps et de l'espace. Dans Unicorne, une jeune fille "prête à marier" se promène nue dans la nature, portant uniquement une corne blanche sur le front et les bandages qui la maintiennent. Dans Gants de doigts, elle frotte les doigts interminables le long des murs de la galerie ou ramasse un objet). 


GILBERT AND GEORGE

GILBERT (né en 1943) et GEORGE (né en 1942), Singing Sculpture, Bruxelles, 1969 (performance conservée par la trace photo et vidéo).
(Les deux artistes, en costume, sont montés sur une table, le visage recouvert de peinture métallique dorée. Ils imitent, parfois pendant plusieurs heures, les mouvements syncopés des automates en mimant une chanson des années 1930, Underneath the Arches, diffusée par un magnétophone et son haut-parleur, placés sous la table).

Voir une vidéo (4 MN) :


JOSEPH BEUYS

BEUYS Joseph (1921-1986), I like America and America likes me, New-York, mai 1974.
(L'artiste, recouvert de feutre, avec chapeau, canne, triangle et lampe torche, coexiste pendant trois jours avec un coyote symbolique de l'Amérique et de ses Indiens).

VOIR UNE VIDÉO (3 MN)



POUR EN SAVOIR PLUS SUR L'ART DE LA PERFORMANCE :
TÉLÉCHARGER LE DOSSIER DU CENTRE G.POMPIDOU : QU'EST-CE QUE LA PERFORMANCE ?



BRUCE NAUMAN

NAUMAN Bruce (né en 1941), Going around the corner piece, 1970, installation vidéo en circuit fermé avec 4 caméras et 4 moniteurs en noir et blanc et muets, 1 cube blanc de 284x654x654 cm.
(Le spectateur circule autour du cube blanc aux angles duquel sont placés les caméras qui le filment et les moniteurs qui lui restituent son image en léger différé. déstabilisant ses points de repères. Le spectateur poursuit son image (et l'image de l'espace qu'il parcourt), sans pouvoir l'atteindre.


ROBERT SMITHSON

SMITHSON Robert (1938-1973), Spiral JettyGreat Salt Lake, 1970.Utah.
 (Réalisation d'une jetée en forme de spirale de 500 m de long et de 5 m de large,
 nécessitant le déplacement de 6 800 tonnes de terre et de roche.




WALTER DE MARIA

DE MARIA Walter (né en 1935), The Lightning field, 1969-1977, plateau désert du Nouveau-Mexique.
Cette installation pérenne qui se visite (séjours de 24h pour faire l'expérience du site) est constituée de 400 mâts d'acier alignés sur un même plan (leur hauteur varie, en fonction des ondulations du terrain, de 4 à 8 m), dans un rectangle de 1 km sur 1 mile et crée un vaste piège à foudre (dans une région sujette aux orages, avec des éclairs qui restent rares malgré tout). L'oeuvre intègre des éléments industriels alignés avec le caractère aléatoire des effets (lumière, temps atmosphérique, déroulement temporel) et des forces (son du tonnerre, lumière des éclairs) naturels. Des photographies mais aussi des vidéos conservent la trace du spectacle.



CHRISTO ET JEANNE-CLAUDE

CHRISTO (né en 1935) et JEANNE-CLAUDE (1935-2009), Running Fence, Sonoma and Marin Counties, California, 1972-76, photographie de 1976.
(Running Fence est installée le 10 septembre 1976 et démontée 14 jours plus tard, sans laisser aucune trace visible. Elle consiste en une clôture de près de 40 km de long, s'étendant d'est en ouest à travers les collines  dans le nord de la Californie, entre autoroute et mer. La clôture, formant un immense ruban mesurant 5 m de haut, est composée de 2 050 panneaux de nylon blanc, accrochés sur des câbles d'acier au moyen de 350 000 crochets. Ces câbles sont eux-mêmes supportés par 2 050 poteaux d'acier enfoncés dans le sol et stabilisés par des haubans ancrés dans la terreLa clôture débute près de la U.S. Route 101 et traverse 14 routes et les propriétés de 59 ranchs afin d'atteindre l'océan Pacifique  près de la baie de Bodega. Elle serait inspirée en partie par les clôtures démarquant le Continental Divide au Colorado).

Voir une vidéo (4 mn 30) :


RICHARD SERRA


SERRA Richard (né en 1939), Clara-Clara, 1983, Paris, Jardin des Tuileries. 
Deux plaques rouillées et monumentales d'acier corten, chacune en forme d'arc-de-cercle en écho aux murs du jardin, de 36 m de long et 3,40 m de haut. Photo noir et blanc de 1983 ; photo couleur aérienne, prise lors de la réinstallation temporaire de 2008 par Yann Arthus-Bertrand. 
(Légèrement inclinées, jouant de leur stabilité réelle et de leur instabilité visuelle, de leur poids écrasant, les murailles dominent le passant, l'intimident. Puissantes, protectrices et menaçantes, elles interrogent les notions d'équilibre, de gravité, d'espace et de perspective. Alors que dans la sculpture classique le spectateur tourne autour de l'oeuvre et peut l'appréhender entièrement, ici il se promène au milieu de l'oeuvre, à l'intérieur et à l'extérieur, et n'en a pas une vue d'ensemble sinon en trouvant un poste d'observation en hauteur. "Le spectateur devient conscient de lui-même. En bougeant la sculpture change. La contraction et l'expansion de la  sculpture résulte du mouvement. Pas à pas, la perception non seulement de la  sculpture mais de l'environnement tout entier change"disait Richard Serra à propos d'une autre de ses oeuvres).


PETER FISCHLI & DAVID WEISS

FISCHLI Peter (né en 1952) & WEISS David (1946-2012), Der Lauf der Dinge (The Way Things Go, Le Cours des Choses), 1987, film 16 mm de 30 minutes (voir un extrait ci-dessus de 3 minutes),
artistes suisses ayant collaboré depuis 1979
(Installations cinétiques montrant un univers d'objets avec des réactions en chaîne provoquées par des interactions physiques et chimiques).
Dans un entrepôt, une construction fragile a été mise en place avec divers objets sur 40 mètres de long. La mise en mouvement des éléments entraîne une réaction en chaîne. Le feu, l'eau, la gravité et la chimie déterminent le cours des objets et celui des évènements. Le résultat est un récit sur la cause et l'effet, les mécanismes et l'art, la précision et l'improbabilité.





dimanche 11 novembre 2012

138-GIUSEPPE PENONE (NÉ EN 1947)




PENONE Giuseppe (né en 1947), L’Arbre aux voyelles, 1999 (installé en décembre 1999, inauguré en 2000),
 bronze patiné (L :14 m) et arbres, Jardin des Tuileries (commande publique de 15 sculptures d’artistes différents), Paris.
(le moulage d'un chêne déraciné donne matière sculpturale au temps, conserve la mémoire du dernier état de l'arbre et crée un fossile pérenne et réaliste par ses formes, matériaux et couleurs, d'autant qu'il est placé au sein d'une végétation vivante. L'artiste intègre de plus dans son installation in situ, la plantation de cinq arbustes d'essences différentes en contact avec l'arbre moulé et en réponse aux cinq voyelles des racines de ce dernier. Ces arbres vivants vont croître avec le temps et varier avec les saisons, transformant lentement l'oeuvre puis enserrant et masquant progressivement l'arbre en bronze).


PENONE Giuseppe, artiste italien, né en 1947. Il vit à Turin mais enseigne depuis 1997 à L’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Deux grandes rétrospectives de son œuvre lui ont été consacrées, en 2004 en France (Centre Pompidou, Paris) et en 2009, au Japon (Musée de Toyota). En 2007, il a représenté l’Italie à la Biennale de Venise.

Artiste majeur de la scène internationale, associé au mouvement de l’Arte Povera (Art pauvre : détachement des acquis de la culture, détachement de l’œuvre en tant qu’objet fini pour des matériaux insignifiants mais signifiants). Ce mouvement, fondé en Italie en 1967 par le critique d’art Germano Celant, prône le retour de l’art à l’essentiel (primitivisme des gestes créateurs) et mène notamment une relation entre nature (recours à des matériaux naturels) et culture (recours à des objets et à des matériaux pauvres). Il réunit des artistes comme Michelangelo PISTOLETTO, Giovanni ANSELMO, ALIGHIERO e BOETTI, Luciano FABRO,  Jannis KOUNELLIS, Mario et Marisa MERZ, Pier Paolo CALZOLARI, Gilberto ZORIO, Giulio PAOLINI et Giuseppe PENONE.


    
-PISTOLETTO Michelangelo (né en 1933), Vénus aux chiffons, 1967, représentation en plâtre d'une sculpture à l'antique, mica, tissus récupérés.
-ANSELMO Giovanni (né en 1934), Sans titre (Structure qui se mange), 1968, deux blocs de granit, fils de cuivre et laitue fraîche, 70x13x137 cm.



                  

-MERZ Mario (1925-2003), Igloo de Giap, 1968, armature de fer, sacs plastique remplis de terre, néons, H: 120 cm, D: 200 cm.
-KOUNELLIS Jannis (né en 1936), Douze chevaux attachés, Rome, Galerie L'Attico, 1969.



Penone est un fils et petit-fils d’agriculteurs, attaché à la nature, au temps, à la beauté (formes, matériaux) en mouvement (« tout s’écoule »). Il recherche un contact intime et sensoriel avec la nature par le corps (il enlace l’arbre, se couche dans un lit de ruisseau ou de feuilles). Il assimile, dans ses nombreux écrits, l’homme à la terre et à l’arbre. Deux constantes de sa démarche se détachent : la relation du corps à l’œuvre (expérience de tous les sens), la remise en cause du processus créateur (aussi important que l’œuvre).


PENONE Giuseppe (né en 1947), Alpes Maritimes – Il poursuivra sa croissance sauf en ce point, 1968,
 photographie en noir et blanc gardant trace de la performance.
« Je sens la respiration de la forêt, j’entends la croissance lente et inexorable du bois, je modèle ma respiration sur la respiration du végétal, je perçois l’écoulement de l’arbre autour de ma main posée sur son tronc... La main s’enfonce dans le tronc de l’arbre qui, par la vitesse de sa croissance et la plasticité de la matière, devient l’élément fluide idéal pour être modelé », G.Penone, 1968.


PENONE Giuseppe (né en 1947), Alpes Maritimes – Il poursuivra sa croissance sauf en ce point, 1978,
 photographie couleur de l’artiste, gardant trace de l'installation et de la croissance de l'arbre.

PENONE Giuseppe (né en 1947), Dérouler sa propre peau, 1970-71, tirages argentiques.



La fin des années 1960 dont datent les premières œuvres de Penone, est une époque de changements dans la société et dans l’art (contestation de la société de consommation et de l’industrie culturelle). En sculpture, les artistes s’affranchissent de l’objet d’art lui-même pour privilégier des attitudes (mise en scène du corps : performances, Body Art) et des réalisations éphémères (interventions, parfois monumentales, notamment dans la nature avec des matériaux naturels, Land Art).

PENONE Giuseppe (né en 1947), Souffle 6, 1978,
 terre cuite, 158x75x79 cm, Paris, MNAM.

PENONE Giuseppe (né en 1947), Le vert du bois, 1987,
  frottage au fusain, peinture sur toile, branche d’arbre.

PENONE Giuseppe (né en 1947), Arbres, 2003.


Chez Penone, les œuvres vont garder l’échelle humaine et 

-affirmer une volonté primitiviste : rapport à la nature (jusqu’à l’odeur,  « Respirer l’ombre », 1999, « Matrice de Sève », 2009), geste millénaire, repère anti-historique, aspect symbolique (allégorie de la vie humaine), matériaux traditionnels (argile, pierre, fusain, toile mais aussi verre, bronze doré ou or),

-mettre en interaction son corps et les matériaux naturels : geste créateur modelant la matière végétale et l’argile ou taillant la pierre ; empreintes du corps entier ou partiel (« Souffles », 1978 ; « Ongles », 1987-94) et de la peau (doigts, « Paupières », 1989-91) ; effets du vivant (peau, fluides) sur la pierre ou le cuir « Sculpture de lymphe », 2007) ; substituts du corps en plâtre, fer ou bronze (« Il poursuivra sa croissance sauf en ce point », 1968), dessins de morceaux de corps avec des végétaux (Dépouille d’or sur épines d’acacia (bouche) ,2001-2002), évocation du corps humain par la verticalité de végétaux enchevêtrés en bronze (« Peaux de feuilles », 2000),

- intégrer la dimension du temps : croissance (« Il poursuivra sa croissance sauf en ce point », 1968 « Patates», 1977, « Courges », 1978-79),  érosion,  retour à la forme originelle en remontant le temps, de la poutre au tronc (« Arbres », dès 1969) ou comparaison entre le geste de l’artiste et celui du fleuve sur une pierre (« Etre fleuve », 1981), métamorphose, feuilles changeant de couleur (« Respirer l’ombre », 1999).

PENONE Giuseppe (né en 1947), Dépouille d’or sur épines d’acacia (bouche),2001-2002,
soie, épines, colle, or, trente toiles, ensemble de 3x12 m.

PENONE Giuseppe (né en 1947), Sculpture de lymphe, Pavillon italien de la Biennale de Venise, 2007,
 murs revêtus de cuir imitant l'écorce, marbre ridé et rugueux au sol, sève stagnant dans la fissure d'un totem de bois clair.

Il s’affranchit des formes artistiques traditionnelles (peinture, sculpture) et des formes nouvelles (performance, installation) en les mélangeant (hybridation, environnement). Il mêle également éléments naturels (végétaux formant des sculptures ou des architectures) et culturels (références littéraires et symboliques de la culture latine, notamment la mythologie avec Prométhée qui modèle l'homme avec de la boue pendant qu'Athéna lui donne un souffle de vie ; métamorphose de Daphné) et Pétrarque (poète du XIV° s. et son amour pour Laure). 



mercredi 7 novembre 2012

137-LE MOUVEMENT EN SCULPTURE-3 (Seconde moitié du XX° siècle-1)


Dix ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la sculpture cinétique s'impose sur le devant de la scène internationale avec l'exposition intitulée "Le Mouvement" qui réunit, à Paris, en avril 1955, à la Galerie Denise René, les artistes pionniers de ce domaine comme Marcel Duchamp et Alexander Calder mais également une toute nouvelle génération d'artistes comme Jean Tinguely, Agam, Pol Bury ou Soto (sculptures cinétiques et peintures Op(tical) Art).
Si le goût pour la mécanique (la machine, le moteur), la science et la technologie (magnétisme, cybernétisme, matériaux industriels, inventions) est encore bien présent, le culte de la société de consommation et l'idée de la machine comme vecteur de modernisme sont mis à mal. En effet, les artistes inventent aussi des machines dérisoires faites de matériaux de récupération, parfois dépourvues de moteur (manivelle actionnée par le spectateur, oscillations selon les déplacements de l'air ambiant, la force du vent ou de l'eau), créatrices, poétiques, inutiles et parfois mêmes destructrices ou autodestructrices. 
Les oeuvres sont souvent transportables ou déplaçables et interactives, liées au mouvement du corps humain et actionnées par le créateur ou un danseur dans une performance ou même par le spectateur (interactivité). Elles multiplient les expériences sensorielles (effets visuels, sonores, voire odorants) et participent d'un art total alliant peinture, sculpture, performance, architecture, scénographie, musique, danse, jeux d'eau et de lumière (projections, reflets, fontaines).


NICOLAS SCHOEFFER 


SCHOEFFER Nicolas (1912-1992), CYSP-1sculpture cybernétique et spatiodynamique interactive autonome
 présentée sur le toit de la Cité Radieuse à Marseille lors d'un Ballet de Maurice Béjart, 1956,
acier noir, alu polychrome peint, 200x300x170 cm (hors socle),
 équipée d’un cerveau électronique, de cellules photoélectriques et de microphones, cette sculpture réagit aux modifications
 de son environnement lumineux et sonore par des déplacements et par la mise en mouvement des plaques colorées qui la constituent.


VOIR LA VIDEO (1 MN 30) DE L'OEUVRE DE SCHOEFFER CYSPE, 1959
SCHOEFFER Nicolas (1912-1992), CYSPE, 1959.


VOIR LA VIDÉO (4 MN 30) DE L'OEUVRE DE SCHOEFFER TOUR DE LIÈGE, 1961
SCHOEFFER Nicolas (1912-1992), Tour cybernétique de Liège, 1961,
sculpture abstraite de 52m de haut, constituée d'une ossature en tubes d'acier carrés munies de 64 plaques, 
miroirs et pâles mis en mouvement par des moteurs actionnés par un cerveau électronique, avec systèmes
d'éclairage (120 spots) et de sonorisation (microphones, cellules photoélectriques, prises thermiques, hygrométres et anémomètres).



SCHOEFFER Nicolas (1912-1992), Tour Cybernétique Lumière de Paris-La Défense, projet non réalisé de Centre d'art,
 photomontage de 1973 d'après la maquette de 12m de haut de 1970-71
 (sur un socle de 29m de haut aux parois réfléchissantes, la tour à l'ossature d'acier aérée, de 307 m de haut et de 59 m d'envergure, aurait offert 200 bras, 114 axes tournants et 363 miroirs et aurait été coiffée à son sommet de puissants projecteurs mobiles de lumière colorée et d'un faisceau laser. La tour aurait dû offrir 17 niveaux et 7 plateformes ouvertes au public, reliés par des ascenseurs apparents, et apparaître comme une sculpture miroitante et tournante au ballet lumineux).


VOIR LA VIDÉO (4 MN) - SCHOEFFER : 50 ANS D'ART CYBERNÉTIQUE



JEAN TINGUELY ET NIKI DE SAINT-PHALLE

TINGUELY Jean (1925-1991), Machine à dessiner n°3, relief Méta-mécanique, 1955,
tableau de bois peint en noir, disque métallique tournant, fil métallique et au verso, trois roues en bois, courroies en caoutchouc, deux moteurs électriques, 54, 5x106x33 cm, Bâle, Musée Tinguely.
(machine à dessiner des oeuvres abstraites, mécanique, grâce à un bras actionné par le spectateur).


TINGUELY Jean (1925-1991), Méta-Matic n°6, Méta-Matic, 1959,
trépied en fer, roues en bois, feuille métallique façonnée,
 courroies en caoutchouc, tiges métalliques, le tout peint en noir, moteur électrique,
 50x70x30 cm, Bâle, Musée Tinguely
(machine, automatique, à dessiner des dessins tachistes).


VOIR LA VIDÉO (1 MN) DU HAPPENING DE TINGUELY HOMAGE TO NEW-YORK 1960
TINGUELY Jean (1925-1991), Homage to New-York, 1960, New-York, jardins du MOMA,
happening réalisé en public avec une sculpture-machine de 16 m de haut qui s'est auto-détruite en 27 minutes
(piano, radio,ballon météorologique  deux machines à dessiner, klaxon électrique, plusieurs dizaines de roues de vélo
 et de voitures d'enfant, plusieurs moteurs électriques, d'innombrables pièces de ferraille, engins fumigènes, objets de toutes sortes).


VOIR UNE VIDÉO (3 MN) PRÉSENTANT LE CYCLOP DE TINGUELY 1969-1994
TINGUELY Jean (1925-1991) et NIKI DE SAINT-PHALLE (1930-2002), Le Cyclop ou La Tête ou Le Monstre dans la forêt, 1969-1994,
Milly-la-Forêt, près de Paris, oeuvre collective réalisée avec la participation et les oeuvres d'une quinzaine d'artistes
 dont Soto, César, Arman, Spoerri, Raynaud..., H : 22,5m, 350 tonnes d'acier
(une tête tournante privée de corps et recouverte de miroirs, un seul oeil à projecteurs lumineux, une bouche d'où ruisselle de l'eau
 sur une langue toboggan, une énorme oreille mobile qui pèse une tonne ; à l'intérieur un parcours labyrinthique
 au travers d'oeuvres d'artistes, de sculptures sonores, d'un théâtre automatique, le tout dominé par le bruit
 assourdissant de la machinerie placée à l'emplacement du cerveau).


VOIR LE FILM (52 MN, 1996) D'ARNÉ STECKMEST, "LE CYCLOP DE JEAN TINGUELY".



TINGUELY Jean (1925-1991) et NIKI DE SAINT-PHALLE (1930-2002), Fontaine Stravinsky, Paris, 1983, bassin de 580 m2 comprenant 16 sculptures peintes et animées mécaniquement, avec jets d'eau, évoquant les oeuvres du compositeur russe.



MARTA PAN

PAN Marta (1923-2008), Équilibre, 1958-59, bois, 45,2x22,6x17,2 cm. Cette sculpture a suggéré (décor, accessoire) et organisé (acteur) un ballet de Maurice Béjart fondé sur l'unité en mouvement de l'oeuvre et de la danseuse qui s'y insère et tourne autour.


PAN Marta (1923-2008), Sculpture flottante (n° 1), 1960-61, polyester, Sculpturepark, KMM (Pay-Bas).



GROUPE DE RECHERCHE D'ART VISUEL
 (G.R.A.V.) - 1960-1968
 avec Horacio GARCIA-ROSSI (1929-2012), Julio LE PARC (né en 1928), 
François MORELLET (né en 1926), Francisco SOBRINO (né en 1932), 
Joël STEIN (1926-2012) et YVARAL (1934-2002).
Oeuvre collective du G.R.A.V., Labyrinthe, Paris, 1963
  VOIR LA VIDÉO DE 10 MN DE LA RECONSTITUTION DE LABYRINTHE
AU MUSÉE DE CHOLET EN 2000
Dans un parcours d'oeuvres fait d'installations et d'environnements (structures, cellules), se mêlent jeux de mouvements, formes et volumes géométriques (rectangles, disques, sphères, trièdres), reflets et transparences (matériaux), lumières (lampes, rayons lumineux, projections, néons) et jeux d'optique (kaléidoscope). Le spectateur est appelé à parcourir le Labyrinthe, à pénétrer dans les cellules et surtout à manipuler les oeuvres en faisant osciller, tourner, rouler leurs éléments.
Pour le Groupe de Recherche d'Art Visuel, «il ne s’agit pas de créer un super spectacle mais, par la provocation ou l’agression, par la modification des conditions d’environnement, par un appel direct à la participation active, par le jeu, par une mise en situation inattendue, d’influer directement sur le comportement du public et de substituer à l’œuvre d’art et au spectacle une situation en évolution faisant appel à la participation active des spectateurs.»



YAACOV AGAM

AGAM Yaacov (né en 1928), Assemblage mouvant, 1953, bois peint, 25x49x3,5 cm, six éléments mobiles de couleur pivotant sur fond peint, Paris, MNAM.



AGAM Yaacov (né en 1928), Aménagement pour l'antichambre privé de l'Elysée de Georges Pompidou, 1972-74, une sculpture en acier poli, matériaux divers, dispositifs lumineux, 450x548x622 cm, tapis en laine du sol de 34m2, Paris, MNAM.
Environnement plongeant le spectateur en déplacement dans la "quatrième dimension" du fait de variations colorées et lumineuses sur les murs, sol et plafond.


AGAM Yaacov (né en 1928), Bassin de la Défense, projet de 1975-77 réalisé en 1988, bassin de 26x86 m et déversoir tapissés d'une mosaïque d'émaux de 86 couleurs, 66 projecteurs et jets d'eau sur 15m de haut.



POL BURY

BURY Pol (1922-2005), Plans mobiles, 1953-55, contre-plaqué peint, métal, plaques montées les unes sur les autres sur un axe mobile et manipulables par le spectateur, 135x60x10 cm, Paris, MNAM.


BURY Pol (1922-2005), 4087 cylindres érectiles, 1972, cylindres articulés en hêtre clair sur panneaux de bois en chêne peints en noir, moteurs électriques, mouvement lent et irrégulier quoique programmé, 250x710x45 cm, Paris, MNAM.


VOIR LA VIDÉO DE 40 S. SUR LA FONTAINE DE POL BURY, 1978.
BURY Pol (1922-2005), Fontaine, 1978, acier inoxydable, énergie hydraulique, Saint-Paul-de-Vence, jardins de la Fondation Maeght.



VASSILAKIS TAKIS


TAKIS Vassilakis (né en 1925), Électromagnétique n° 6, 1967, 60x55 cm, acier et aimant.



LEN LYE


LYE Len (1901-1980), Universe, 1973-76.
Bande d'acier sur base en bois stratifié, électro-aimant, balle en liège suspendue à un élastique. 220 x 250 x 280. Fondation Len Lye, New plymouth, Nouvelle Zélande.
Universe est composée d'une longue bande de métal courbée en un cercle de 2,50 mètres de diamètre. Un aimant logé dans le socle attire le haut de la bande vers le bas jusqu'à ce que la résistance du matériau provoque un mouvement inverse. La bande supérieure vient alors frapper une boule de liège, suspendue au bout d'un élastique au sommet du dispositif.
« C'est à une véritable respiration magnétique qu'assiste le spectateur, une respiration dont le rythme est soumis au hasard des lois physiques. »



JESUS-RAFAEL SOTO


SOTO Jésus-Rafaël (1923-2005), Sans titre (série des Vibrations dès 1958), tempera sur bois avec fils peints, 24x19x14,1 cm, New-York, MOMA.
Un jeu optique forme-fond s'effectue avec le déplacement du spectateur devant l'oeuvre.



SOTO Jésus-Rafaël (1923-2005), Pénétrable  de Pampatar, 1971. Les Pénétrables, crées par l'artiste dès 1967, proposent une structure géométrique de fils suspendus, soit en fils de nylon colorés, soit en métal (sculpture sonore) en interaction avec le spectateur. Ce dernier ne tourne plus autour de l'oeuvre mais entre dans l'oeuvre, la traverse, la ressent et l'anime.


SOTO Jésus-Rafaël (1923-2005), Vibrations, 1974, sculpture optique de 18m de long, hall d'accueil du siège Renault.


SOTO Jésus-Rafaël (1923-2005), Pénétrable BBL bleu, 1999/2007 (réplique de 2007), fils de nylon et métal laqué, 3,65x14 m sur 4m de hauteur, Galerie Denise René.
"Pour moi, l'oeuvre n'existe pas indépendamment du spectateur et de son mouvement. Avec les Pénétrables (...) cette participation devient tactile, voire même souvent auditive. L'homme joue avec son monde environnant. La matière, le temps, l'espace constituent une trinité indissociable et le mouvement est la force qui démontre cette trinité", Soto (1973).


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LE DOSSIER DU CENTRE POMPIDOU SUR L'ART CINETIQUE


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